Un bateau, un salaire et un solide programme d'entraînement : une filière de détection des jeunes navigatrices, en cours de création dans le Finistère, entend ravir les trophées de certaines grandes courses au large et rafler l'or aux JO-2024.
S'il existe déjà le "challenge Espoir et Performance", destiné à repérer les talents et ouvert aux femmes, force est de constater que depuis sa création en 1993, aucune femme n'a réussi à décrocher le trophée. "Ce qu'on proposait était trop explosif avec des parcours très courts qui offraient une large place au physique au détriment de la tactique", explique Christian Le Pape, directeur du Pôle Finistère Course au large de Port-la-Forêt (Finistère), connu pour dénicher les futurs grands noms de la voile. Pour lui, "il manquait une filière clairement identifiée pour le circuit solitaire". Si les femmes ne représentent qu'environ un tiers des licenciés, elles sont encore moins présentes en course au large, avec "zéro femme au départ du dernier Vendée Globe", poursuit M. Le Pape.
Changement de cap avec cette nouvelle filière, financée à parts égales par la région Bretagne et le Crédit Mutuel de Bretagne (CMB), qui entend créer un "vivier" en vue des JO. Les candidates, âgées de 18 à 30 ans, ont jusqu'au 31 août pour se faire connaître.
Une dizaine de candidates seront ensuite sélectionnées puis départagées lors d'épreuves de navigation. Une finale aura lieu en décembre à l'issue de laquelle une lauréate naviguera pour un an renouvelable sur le dernier monotype de la Solitaire du Figaro, avec un salaire et une préparation au Pôle Finistère aux côtés d'autres grands noms de la course au large.
De son côté, la Fédération française de voile (FFV) envisage d'accompagner toutes les femmes "sans limite d'âge". "Ce qui débloque les budgets ce sont souvent les objectifs, comme ici avec l'objectif olympique, mais outre une médaille aux Jeux, nous voulons aussi donner davantage envie aux filles de faire de la voile", assure Corinne Migraine, de la FFV.