Du 3 au 6 août à Toulon, une équipe de l’Ifremer a testé pour la première fois les performances d’une caméra hyperspectrale sous-marine fixée sur le HROV Ariane. Les premières images obtenues confirment que cette technologie émergente parvient à imager les fonds avec une précision millimétrique jusqu’à 500 mètres de profondeur. Conçu pour être opéré jusqu’à 3000 mètres de profondeur, ce nouvel outil permettra ainsi d’établir une cartographie fine des habitats marins côtiers et profonds dans le cadre des campagnes en mer du projet européen Life MARHA.
Conçue par la société norvégienne Ecotone, la nouvelle caméra hyperspectrale sous-marine de l’Ifremer est conçue pour opérer jusqu’à 3000 mètres de fond.
« Pour tester son bon fonctionnement en profondeur, nous l’avons installée sur le HROV Ariane. Depuis l’Antéa, elle a effectué 3 plongées entre 200 et 500 mètres de profondeur », annonce Touria Bajjouk, océanographe à l’Ifremer et coordonnatrice du volet côtier des actions Marha portées par Ifremer. De premiers tests prometteurs avaient déjà été effectués en 2018 dans la rade de Brest mais à des profondeurs ne dépassant pas 20 mètres.
Lors de ces cinq jours de tests, l’équipe a obtenu des données de précision millimétrique sur la nature des fonds marins jusqu’à 500 mètres de profondeur. Elle a ainsi recueilli des centaines d’images prises dans une zone connue de l’équipe et riches en coraux. Cela permettra de comparer leurs résultats avec ceux des missions précédentes effectuées avec d’autres outils et d’affiner ainsi les connaissances sur cette zone.
« En imagerie hyperspectrale, chaque objet (coraux, algues, herbiers, roche, vase, …) a sa propre signature répertoriée, explique la chercheuse. Grâce à ces données de haute précision, nous pourrons non seulement discriminer les différentes espèces composant ces habitats, mais également évaluer leur état écologique et leur niveau de dégradation ».
Suite à ces tests concluants, cette caméra hyperspectrale devrait être utilisée lors des prochaines campagnes techniques et scientifiques, dont celles du projet Life MARHA, prévues en 2020 et en 2021.