Sur la minuscule Île Inaccessible, qui porte bien son nom au milieu de l'Atlantique Sud, la plupart des bouteilles en plastique échouées sur le rivage ont probablement été jetées par des navires marchands chinois, conclut une récente étude.
Ces travaux sont une nouvelle preuve que les îles de déchets plastiques flottants au milieu des océans, qui suscitent une prise de conscience croissante chez le grand public, proviennent moins des bouteilles et autres articles à usage unique jetés dans la nature et les cours d'eau par les consommateurs, et plus par les industries de la pêche et du transport maritime, qui relâchent en pleine mer des tonnes de plastique.
Alors qu'initialement la plupart des bouteilles s'échouant sur l'Île Inaccessible avaient des inscriptions montrant qu'elles venaient d'Amérique du Sud, portées par les courants depuis les côtes à 3.000 kilomètres à l'ouest, en 2018 les trois quarts venaient d'Asie, surtout de Chine. Les dates de fabrication étaient récentes, à 90% dans les deux années précédentes, excluant qu'elles aient voyagé depuis les côtes asiatiques, d'où le voyage prend plutôt trois à cinq ans.
Le grand vortex de déchets du Pacifique est composé pour moitié de filets de pêche (en masse), estime une équipe qui a publié une étude l'an dernier dans Scientific Reports.Il raconte avoir trouvé dans le Pacifique d'énormes amas de filets créés par les pêcheurs, appelés "dispositifs de concentration de poissons", dans le but d'attirer les poissons. "Souvent ils ne les récupèrent pas et les perdent. On en a retrouvés de plusieurs tonnes", dit Laurent Lebreton, de l'organisation The Ocean Cleanup, à l'AFP.