Il a sans doute eu le coeur serré en pensant au départ mardi des Ultim : faute de bateau, Armel Le Cléac'h n'est pas de la fête des multicoques mais s'emploie avec vigueur sur la Transat Jacques Vabre, en secondant la jeune Clarisse Crémer.
Armel Le Cléac'h avait tiré un trait sur les monocoques après sa superbe victoire lors du dernier Vendée Globe 2016/2017 pour vivre l'aventure des trimarans géants. Mais après la destruction de son maxi-multicoque dernier cri en novembre 2018 lors d'un chavirage, il a accepté d'endosser le rôle de professeur pour la navigatrice, dernière recrue de la Team Banque Populaire, dont il est le fleuron.
"C'est la première fois où, entre guillemets, ce n'est pas moi qui choisis mon équipier. Si on m'avait dit de faire la Jacques Vabre en Imoca (monocoques du Vendée Globe) pour faire une performance, clairement je n'aurais jamais choisi Clarisse, je ne la connaissais pas et elle n'avait pas le niveau des personnes que j'aurais pu contacter", raconte à l'AFP le marin, qui vit sa sixième Transat Jacques Vabre (TJV), course en double du Havre à Salvador de Bahia (Brésil).
Crémer elle-même n'y croyait pas. "J'ai été relativement surprise sur le coup. On me propose ça à moi, un truc pareil. C'est un peu un conte de fée, c'est merveilleux et en même temps un sacré poids sur les épaules", se souvient la navigatrice, qui dit qu'elle n'a "pas une énorme expérience de marin".
Le duo semble parfaitement fonctionner. Alors qu'il visait entre la 5e et la 10e place, il pourrait s'offrir le podium dans quelques jours au Brésil.