Sorti le 16 mai dernier d'un long chantier tourné vers la performance en vue du Vendée Globe, l'IMOCA Charal fait l'objet depuis d'une campagne d'essais destinée à valider les nombreuses optimisations effectuées. A trois semaines de la première course de la saison, la Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne, Jérémie Beyou se montre satisfait de ces nouveaux foils qui permettent notamment au bateau d'être beaucoup plus stable et véloce au portant.
Quelles premières conclusions en tires-tu à propos des nouveaux foils de Charal ?
« Le premier constat, c'est que nous avons énormément progressé au portant, en termes de vitesse mais surtout d'attitude, c'est vraiment ce qui était recherché avec cette nouvelle paire de foils. On savait que la V1 était très polyvalente, avec un petit plus au reaching, mais un petit moins au portant. Nous avions fini par réussir à trouver les manettes, notamment sur la Jacques Vabre, en poussant assez fort sur le bateau ; mais avec Christopher, nous nous étions dit que ce ne serait pas possible de tenir ce rythme en solitaire sur la durée. Le problème, c'est que le bateau accélérait très fort, jusqu'à 30-35 nœuds, il avait tendance à décoller, mais à un moment, il décrochait, ce qui provoquait de violentes décélérations, c'était très inconfortable à bord et ingérable sur le long terme en solo. »
Et maintenant ?
« C'est le jour et la nuit : le bateau vole moins haut, mais il est plus cabré et surtout beaucoup plus stable, ce qui lui permet d'atteindre des moyennes plus élevées, de l'ordre de 24-26 nœuds, sans décrocher. L'attitude est bien meilleure pour faire du portant dans 25-30 nœuds, les conditions que nous rencontrerons dans l'océan Indien et le Pacifique, c'est vraiment un gros plus et nettement moins stressant pour le skipper. »
La première confrontation grandeur nature avec la concurrence aura lieu sur la Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne le 4 février, qu'en attends-tu ?
« On sera en version Vendée avec une partie du nouveau jeu de voiles, on espère d'ici là avoir trouvé tous les réglages des foils, on a envie d'être bons, à 100%, et de se bagarrer pour la gagne. On a confiance dans notre package, mais on ne connaît pas la concurrence, on va obligatoirement observer beaucoup de choses dans cette course qui va nous préparer au Vendée Globe... on en tirera ensuite les enseignements. »