L'économie du Vendée Globe affaiblie par le virus, mais pas à terre

Par AFP/Figaronautisme.com

Un public moindre au départ du Vendée Globe 2020 sera un "déchirement" pour les acteurs de cette course qui comptent sur d'importantes retombées économiques tous les quatre ans, même si la voile est un sport présentant de bons atouts face au virus.

"On ne va pas pouvoir accueillir autant de personnes que ce qu'on voudrait, c'est un vrai déchirement, c'est compliqué", résume Antoine Mermod, le président de la classe Imoca qui représente les 33 skippers au départ du tour du monde en solitaire.

Quelque 2,25 millions de personnes affluent habituellement aux Sables-d'Olonne durant plusieurs semaines et en 2016, "on a estimé les retombées économiques immédiates à 35 millions d'euros", indique Yves Auvinet, président du département de la Vendée et de la SAEM Vendée, organisatrice du Vendée Globe.

Mais en raison de la crise sanitaire, la neuvième édition sera limitée à une jauge de 5.000 visiteurs sur le village du Vendée Globe et 9.000 personnes le long du chenal le jour du départ, soit 10% de l'affluence connue le jour "J" il y a quatre ans.

"Pour ceux qui l'ont vécu une fois, c'est ça qui marque le public et ça va être la grande frustration de l'édition 2020", explique Yannick Moreau, le maire des Sables-d'Olonne.

"Le chenal fait 80 mètres de large (...) on voit un skipper à 20 mètres donc on lit son visage, il y a vraiment un échange direct, c'est ça qui est émouvant", poursuit-il, estimant que ce moment marque "l'encouragement des terriens aux extraterrestres qui vont faire le tour du monde et vont embarquer avec eux les rêves de ceux qui restent à terre".

Pour le week-end du départ le 8 novembre, les hôtels de la ville affichent complets, mais avec la jauge et l'obligation d'avoir un ticket pour une durée de trois heures maximum, les réservations sont moins bonnes concernant les trois semaines d'ouverture du village.

"Toutes les opérations ont été revues à la baisse vis-à-vis des partenaires", explique Antoine Mermod au sujet du village qui, en plus d'être une destination populaire pour les familles et les touristes, permet aux skippers d'organiser des invitations et de travailler avec leurs sponsors.

Ce temps est crucial pour les sportifs qui ont besoin d'un budget oscillant entre 500.000 et trois millions d'euros par an, pendant trois ou quatre ans, pour participer à un Vendée Globe.

La marque vendéenne Sodebo, sponsor officiel de la course, tient habituellement un stand sur le village et au lieu de "50.000 personnes par jour en moyenne en 2016, là on va être à 15.000", précise Pascal Cadorel, le directeur marque et communication.

S'il est difficile de chiffrer l'impact économique de ces jauges, le maire Yannick Moreau souligne que grâce à l'image positive renvoyée par la course, "le pic de fréquentation touristique est toujours atteint l'année qui suit le Vendée Globe" et l'heure du bilan viendra l'été prochain.

En attendant, "on a une chance qui d'habitude n'en est pas une, c'est que la notion de huis-clos dans un tour du monde en solitaire, c'est une chose à laquelle on est habitué", relève Antoine Mermod.

"A partir du moment où les skippers vont être seuls en mer, notre sport sera équivalent à ce qu'il était sur les huit éditions précédentes", poursuit-il.

En effet, à l'inverse d'autres sports où le public fait partie du spectacle, le Vendée Globe est une course qui est suivie à distance et les notions "de voyage, d'aventure, de dépassement de soi sont des histoires dont beaucoup de gens peuvent avoir besoin dans ces périodes un peu compliquées", estime M. Mermod.

Antoine Mermod précise qu'environ 85% des personnes qui suivent d'ordinaire le Vendée Globe le font à travers les médias sans se déplacer aux départs ou aux arrivées. Et d'estimer donc que les retombées publicitaires investies par les sponsors ne devraient pas souffrir du virus.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel
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Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Max Billac
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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