Au sein du deuxième peloton, Clément Giraud s’est décalé plus à l’Est pour raccourcir sa route vers le cap de Bonne-Espérance. Et comme son monocoque est plus véloce au vent de travers, le skipper de Compagnie du Lit-Jiliti est en train de déborder au large du cap Frio, deux des six femmes qui courent le Vendée Globe…
« Je suis au large du cap Frio, entre deux grains… Sous une lune magnifique : on dirait une nuit américaine ! Comme dans les films. Travers au vent : c’est hyper agréable parce que le vent est mieux calé avec des couleurs tropicales qui me font chaud au cœur. Et ça va relativement vite même s’il y a de méchants nuages parfois. Je commence à regarder la courbe qui va permettre d’infléchir la route vers le cap de Bonne-Espérance.
Même s’il fait un peu plus frais qu’il y a deux jours, je suis encore torse nu en salopette : c’est sûr qu’il fait plus froid dans le Sud ! Il va falloir que je sorte les vêtements qui vont aller bien d’ici trois jours. Et côté alimentation, je sais que cela va changer : j’en suis encore à manger des salades et des graines avec tout de même un bon repas chaud par jour, mais ça va s’enrichir et augmenter. Côté boisson, je suis à plus de trois litres par jour sans compter les tisanes de la nuit : j’essaye de ne pas prendre des boissons excitantes.
Et pour le sommeil, j’essaye de dormir un peu plus : j’ai un problème de réveil car j’ai roupillé pendant quatre heures d’affilée au lieu d’une heure ! Cela m’a fait du bien, mais au réveil j’étais perdu. Et je dors un peu dans la journée : j’arrive à faire deux siestes d’une demi-heure depuis hier. Il faut que je me cale mais ça prend bien deux-trois jours avant de s’habituer.
Je suis en train de dépasser mes deux compagnes de route : j’ai un peu avancé sur elles parce que j’ai voulu me décaler un peu plus au large pour avoir du vent plus constant. Mais elles vont vite ! Ce n’est pas très facile d’avoir une vitesse constante avec ces grains où il y a du vent et puis pas de brise : ça oscille entre 10 et 18 nœuds… Mais j’imagine bien que d’ici trois-quatre jours, les « vacances » seront terminées ! »