« Je vais faire un saut dans l'inconnu en rejoignant le grand méchant Océan Austral. Jusqu'à présent, l'Atlantique était un territoire familier, j'ai couru et navigué dans ces eaux depuis l'âge de 19 ans. Je pense que c'était ma 19ème traversée de l'Atlantique Nord, même si honnêtement c’est difficile de se souvenir de toutes. Je suis à la fois nerveuse et excitée. C'est l'océan le plus éloigné du monde, c'est un endroit mystique dont les gens parlent toujours avec admiration, et j'y vais seul sur un bateau de course de 60 pieds !
Je suis tout à fait consciente que je vis les derniers jours de soleil et de température assez chaude, alors j'essaie de tout faire pour que Medallia soit dans la meilleure forme possible pour affronter la suite. Hier, j'ai perdu un de mes hydrogénérateurs, le fond s’est détaché pendant la nuit, nous ne savons pas pourquoi, ça été un peu dur. Je comptais sur eux pour produire l’énergie pendant toute la course. J'en avais deux, un de chaque côté du bateau pour chaque bord. C'est l'hydro sur le côté tribord que j'ai perdu - et il semble que je serai en bâbord amure la semaine prochaine. Hier, j'ai donc dû changer l'hydro bâbord - une tâche un peu éprouvante pour les nerfs, penchée à l'arrière du bateau, terrifiée à l'idée de le faire tomber ou de l'endommager.
La perte de cet hydro pourrait être le premier maillon d'une série d'événements qui pourraient mettre fin à ma course - pas d’énergie, pas de course. Nous devons gérer ce risque de la meilleure façon possible. Cela donne à réfléchir et ça a certainement porté un coup au moral. Aujourd'hui, sous le dernier rayon de soleil, je vais stratifier le bas de mon hydrogénérateur restant. Mon équipe m'a envoyé un guide étape par étape, la liste du matériel dont j'ai besoin…Tout ce que je dois faire, c'est exécuter cela à l'arrière d'un bateau en mouvement. C'est une mission critique, il faut que je m’applique à faire ça bien. »