C’est par un étroit couloir de vents portants que Miranda tente aujourd’hui de se faufiler pour gagner dans le Sud Est, en route vers l’Afrique du Sud et ce Cap de Bonne Espérance, premier grand marqueur symbolique du Vendée Globe.
Un front froid et ses vents contraires est en développement sur sa droite, tandis que les calmes désespérants de Sainte Hélène s’étalent sur sa gauche. Accrochés aux basques de Clément Giraud, 25ème du classement, à qui elle a repris quelques milles, Miranda et son Campagne de France progressent dans un vent de plus en plus instable. L’alizé se délétère en de petites bulles plus ou moins ventées peu coopératives pour encourager une progression rapide et linéaire vers le Sud. Dans ce vent léger, nombreuses sont les manoeuvres de changements de voiles d’avant, entre grand gennaker et Code 0. La porte des grandes latitudes Sud est encore située à deux bonne journées de navigation piégeuses à souhait pour Miranda et son groupe d’arrière garde. L’entrée dans les systèmes perturbés du Sud va se mériter, au travail, à l’intuition, et très probablement à la chance, pour s’extraire des masses déventées en installation sur la route des quarantièmes…
Le mot de la nuit :
« A déborder les hautes pressions de l’Atlantique Sud, un oeil rivé sur le baromètre. Par moment, le vent se fait très léger et juste au moment où je pense bondir à l’extérieur pour empanner, le vent rentre de nouveau , me forçant à prolonger ma route au Sud Est, qui se trouve être en réalité la bonne direction où nous devrions tous aller. Il y a quelques petits nuages dans une nuit au demeurant parfaitement illuminée par la lune. Si les nuages disparaissent, il y a fort à craindre que le vent fasse de même.
Il faisait une chaleur à cuire hier, le soleil tapait sur le cockpit, brulant tout ce qui est noir à bord, impossible à toucher. Petit diner hier soir au frais dans le cockpit. La vie n’est pas si mal. Dans quelques jours, il fera nettement plus frais; donc je ne me plains pas! »