Joint à la vacation de la matinée ce mercredi 2 décembre, Charlie Dalin (Apivia) explique comment il adapte sa manière de naviguer aux mers du Sud.
« On a une accalmie là, avec un petit rayon de soleil. Par contre, ils ont oublié de damer la piste : c’est un champ de bosses ! Je n’ai que 23/25 nœuds de vent. Je récupère avant la prochaine 'prune'. La première s’est bien passée, j’ai eu des rafales jusqu’à 50 nœuds et du vent établi à 42 nœuds sur 10 minutes. La mer était ‘moins pire’ que ce que j’imaginais. J’ai eu un peu de mal à dormir à l’approche de la baston mais la nuit dernière, j’ai pu récupérer. Ça va empanner d’ici la fin de journée avec la rotation de vent qui va arriver. Je suis content de ce baptême du feu, que cette première 'prune' de l’Indien se soit bien déroulée. Ça va enchaîner les 'prunes' la prochaine semaine. Je prends mes marques doucement...
Je passe 50% de mon temps à régler le bateau pour qu’il aille vite et 50% à le dérégler pour le préserver, pour ralentir. C’est un "process" bizarre, je ne suis pas habitué ! Je découvre.
Je pense que forcément tout le monde est un peu secoué par la fortune de mer de Kevin (Escoffier), je suis vraiment heureux que ça se termine bien cette histoire. C’était un énorme soulagement pour tout le monde. Indirectement oui, ça a impacté ma manière de naviguer, mais c’est aussi beaucoup lié à l’état de la mer.
Je n’ai pas froid grâce au cockpit fermé. Actuellement, dans le cockpit, avec un peu de soleil, il fait 14 degrés. Le seul moment où je mets mon ciré, c’est pour aller faire une manœuvre sur le pont, pour aller prendre un ris. Je vis en sous couche et c’est un sacré luxe !
Sur le papier, on n’avance pas vite. Il y a l’état de la mer, les grains qui s’enchaînent… Tu es obligé de régler tes voiles sur les rafales et non sur le vent moyen. La nuit dernière, j’avais des écarts de 10 nœuds avec les rafales : ce sont des variations importantes. »