« Ce sont des conditions hyper irrégulières. Après plusieurs jours avec du vent fort, on a maintenant à peine 10 nœuds. Ça a permis de faire sécher les cirés et les bottes mais maintenant, il faut que ça reparte. On est tous assez inquiet au sujet de la dépression tropicale qui descend le long de l’Afrique. Ça fait plusieurs jours que l’on voit le truc arriver et il va falloir faire avec. On prévoit 45 nœuds de vent au près. C’est un phénomène qui est assez exceptionnel mais on sait que ça peut arriver dans cette zone.
Il y a plusieurs scénarios possibles. Le pire serait de se retrouver vent de travers à proximité de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA), avec 45 nœuds sans pouvoir s’échapper vers le Sud. Je vais sans doute virer de bord pour remonter et passer au-dessus de cette dépression. Demain, à la même heure, le vent va commencer à refuser. Pour le moment, les conditions ne sont pas désagréables mais on n’avance pas beaucoup ! Je suis super content d’être revenu sur Stéphane et Alan. J’avais 700 milles de retard mais j’ai eu des conditions favorables et ceux de devant n’avaient pas de vent. Le bateau va vite dans ces allures et je suis content d’avoir tenu le rythme de L’Occitane en Provence qui est très rapide. Ça me met en confiance pour attaquer dans le Sud. On a un bon petit groupe avec Time for Oceans et La Fabrique. Ce sont trois bateaux de 2007 qui ont les mêmes atouts et les mêmes faiblesses.
J’espère que l’on pourra revenir sur ceux de devant. Après cette dépression, on a un beau boulevard jusqu’à l’Australie et on sait que, dans le Sud, tout change très vite. Je m’arme de patience et de précautions pour passer au mieux. »