« J’ai longé la ZEA pour accélérer à plus de 20 nœuds. C’était risqué car la ligne était à seulement 6 milles au sud. Il ne fallait pas qu’il y ait une bascule de vent parce qu’à cette vitesse, 6 milles, c’est à peine 20 minutes. Stéphane est monté au nord pour éviter une zone de pétole mais il allait moins vite que moi, et avec un cap moins intéressant. Il a été pris dans la molle un peu plus longtemps que moi et, pendant ce temps, j’ai accéléré. Il m’a écrit ce matin pour me féliciter pour « mon réalisme le long de la ZEA ». Alan aussi s’inquiète et me dit « je sens que tu vas me revenir dessus ». Recevoir des messages comme ça de la part de concurrents fait extrêmement plaisir. Ça montre leur sportivité et ça te rassure sur ton potentiel. On va maintenant se tirer la bourre tous les trois et on va tout faire pour recoller à Romain (Attanasio) et Clarisse (Crémer). Je sais que ce que j’ai gagné ces derniers jours, je peux aussi le perdre très vite. Il faut rester vigilant et concentré.
Je suis bien triste pour mon copain Fabrice (Amedeo). Comme quoi, ça ne tient pas à grand-chose un Vendée Globe. J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Tout d’abord, il est sympa et jovial. Il écrit bien mais ça c’est normal puisqu’il était journaliste et il s’est révélé être un sacré compétiteur. Pendant un moment, j’avais un albatros qui me tournait autour et il est finalement parti vers le nord. Je me suis dit qu’il allait l’escorter vers Le Cap. Rentre bien Fabrice et à bientôt sur l’eau. Je pense aussi à Sam qui va bientôt repartir. Cette fille est géniale. On savait qu’elle était une compétitrice, une grande navigatrice et elle se révèle être une aventurière. Chapeau ! »