En queue de flotte, Alexia Barrier a dû intervenir sur son mât après la rupture d’une poulie de bastaque : elle a pu reprendre sa route à petite vitesse mais reprends progressivement confiance dans son bateau et file vers le Sud-Est après avoir débordé la ZEA australienne.
« J’ai passé le cap Leeuwin hier et là, j’ai débordé le point extrême de la AMSA, le plateau des services de sécurité maritime australiens. Il ne me reste plus que le cap Horn à franchir ! Jamais deux sans trois… Et j’ai enfin passé la zone des glaces grâce à une bascule du vent que j’attendais avec impatience. Et là, ça avance bien dans un flux de secteur Ouest : les vagues ne sont pas très sympas mais comme il y a du vent, ça passe. Je ne suis pas trop toilé mais au moins, ce n’est pas trop le bazar à bord : j’ai deux ris et le J2 avec 20-25 nœuds de brise. Je mène ma barque à mon rythme pour ne pas tout casser. C’est chouette de faire route vers le Sud-Est.
J’attendais d’en savoir plus sur l’état de mon mât parce que j’ai failli le prendre sur la pont ! Après la vacation radio de Noël, j’allais prendre le deuxième ris quand la poulie de bastaque a explosé… Le mât est parti vers l’avant et j’ai cru que c’était fini. J’ai tout de suite roulé mon J2 et j’ai empanné : j’ai eu super peur ! C’est la raison pour laquelle je suis partie vers le Nord, le temps de réparer. J’ai aussi bricolé un « mast-traveller » pour monter le long du mât comme au cinéma et voir les dommages potentiels !
J’ai empanné de nouveau pour valider ma réparation : c’est un vieux mât, mais il est costaud ! Un vrai roseau comme dans la fable de La Fontaine… Il plie mais ne rompt pas. J’attends d’avoir des conditions de navigation plus cool pour monter et vérifier ce que ma Go-Pro m’a montré. Il ne semble pas y avoir de dégâts collatéraux et a priori, pas d’inquiétude à avoir. Mais depuis trois jours, je suis en mode observation : j’écoute, je colle mon oreille au mât… Je reprends doucement confiance.
J’ai beaucoup dormi, mais j’ai eu du mal à manger pendant 48 heures : je me remets doucement de mes émotions. Je reprends des forces et je remercie toute mon équipe à terre qui m’a soutenue et encouragée. Je suis super contente de reprendre la course et que mon Vendée Globe ne s’arrête pas en Australie. Les conditions ne sont pas faciles, c’est fatiguant et stressant mais j’avance toujours vers l’objectif ! Et dès qu’il y aura une molle, je monterai dans mon mât. »
Alexia Barrier / TSE-4myplanet