En troisième position ce mercredi matin, Damien Seguin fait désormais route directe vers le cap Horn, un passage qu’il devrait effectuer dimanche prochain. Mais le solitaire ne cache pas que la route n’est pas simple pour atteindre l’Atlantique.
« Le vent de Nord-Ouest est en train de baisser régulièrement : ça commence à passer sous les vingt nœuds. Je suis un peu étonné de voir Apivia remonter vers le Nord parce qu’il était à mon niveau avant… Personnellement, je suis mon routage et j’ai l’impression que Jean (Le Cam) fait un peu pareil que moi. Il y a de quoi être satisfait de ce que je fais. Je suis les routes de mes concurrents pour savoir les moyennes de vitesse et les caps qu’ils suivent : cela me permet de recouper ces données avec mes analyses.
Les dernières 36 heures ont été assez dures à naviguer avec une mer très formée et beaucoup de vent et j’ai réussi à sortir mon épingle du jeu : j’ai navigué proprement, je n’ai pas hésité à enchaîner les empannages par trente nœuds de vent. Je suis ravi d’être troisième ! Le cap Horn, c’est pour dimanche matin ! Pour l’instant, cela paraît compliqué avec la dépression qui arrive du Nord, mais il reste environ 1 500 milles avant ce promontoire avec des conditions variées pour y aller. Mais j’aurais bien aimé passer mon premier cap Horn autrement que dans la baston…
Théoriquement, Yannick (Bestaven) va être plus soumis que nous au vent fort au passage du Horn. Mais il faut se préparer à ce goulet d’étranglement pour le vent et le courant. Il ne faut pas que cela se transforme en mauvaise expérience. On m’avait dit que le Pacifique, c’était surtout de la houle très longue or pour l’instant, on n’a pas eu ça ! Mais la journée s’annonce pas mal : en fait pour nous, c’est la nuit qui arrive. Et on avance tout droit vers le cap Horn, il n’y a pas de coup de vent en vue aujourd’hui. Et j’ai un petit « matelas » d’avance sur mes concurrents, Jean (Le Cam) et Benjamin (Dutreux).
J’ai encore quelques bricolages à faire sur le bateau parce que cela fait longtemps que nous sommes sur l’eau ! Les nuits sont courtes ici et il fait avant tout sombre, mais c’est difficile de se rythmer vu qu’on avance toujours vers l’Est. Mais là, il fait encore beau. »
Damien Seguin / Groupe APICIL