Sur Medallia, la navigatrice Britannique Pip Hare navigue actuellement sous spi, spi qu'elle surnomme "Big Bertha". Elle a envoyé un message du bord dans la nuit de mardi à mercredi.
"Je me sens très chanceuse aujourd'hui, la météo nous a offert une belle pause et je fais de mon mieux pour passer entre la haute pression au nord et la limite des glaces au sud. Ce passage - où d'autres ont été stoppés - est une occasion à ne pas manquer et c'est pourquoi aujourd'hui, j'ai retroussé mes manches et sorti mon grand spi « Big Bertha ». Il me propulse bien en ce moment.
Sortir cette voile n'a pas été une décision facile. Elle fait 380 mètres carrés et j'ai parfois été à la limite : elle peut devenir un peu monstrueuse par plus de 20 nœuds de vent. En étant si proche de la zone des glaces, je n'ai pas beaucoup de marge pour tourner sous le vent si un largage se passe mal. Mais j'ai appris à utiliser les forces de ce bateau, à faire de bons milles en mode VMG. Ne pas utiliser ce grand « cerf-volant » serait du gâchis. J'ai mis en place des alarmes pour m'avertir si le vent devient hors de portée et je suis prête pour un largage rapide. J'ai déjà largué cette voile plusieurs fois sans problème, donc je sais que ma technique est bonne. Mais quand les choses deviennent incontrôlables avec cette voile, elles s'aggravent vraiment rapidement. L'ambiance à bord a complètement changé avec l'arrivée de Bertha. Le grondement du surf avec les codes zéros s’est transformé en un jet d'eau plus relaxant sur la coque. C’est agréable d'être à plat pendant un moment. J'essaie de dormir et d'apprécier les milles sous le vent que nous faisons actuellement. On dit qu'il n'y a pas de « gain sans douleur » (no pain no gain) et, en ce moment, la douleur vient de la navigation proche de la limite des glaces avec près de 400 mètres carrés de toile. J'aime cette voile pour ce qu'elle peut faire, mais je la déteste aussi pour la même raison... C’est une force à prendre en compte la « vieille Big Bertha » et, comme toujours, je ne prétends pas être son maître."
Pip Hare / Medallia