Isabelle Joschke vient de passer en quelques jours d’un extrême à l’autre. Pointée à une magnifique 5e place au classement du 28 décembre et toujours aux avant-postes dans le groupe des poursuivants, la skipper de MACSF a connu dimanche en début d’après-midi une avarie majeure avec la perte du vérin hydraulique placé sur la quille de son IMOCA. Désormais privée du système de pendule qui lui permettait de basculer sa quille au vent, la navigatrice franco-allemande va poursuivre son tour du monde avec un bateau moins puissant. Il va lui falloir digérer rapidement ce coup du sort et se remobiliser alors que se profile dans les prochaines heures le passage très musclé du mythique cap Horn, le dernier des trois sommets au menu du Vendée Globe.
« La quille qui pendule est à la fois un des moteurs de stabilité et de vitesse du bateau. C’est bien pire que de perdre une voile ou même que de casser les deux foils. En termes de perte de potentiel, c’est colossal », déplore Isabelle Joschke.
« Je suis inconsolable, je traverse une véritable épreuve. Jusqu’à présent toutes les tuiles que j’ai connues me pourrissaient un peu la vie mais elles ne remettaient pas la course en question en tant que telle. Là j’ai basculé dans une autre dimension. Dans l’instant, je suis dans la déception. J’ai besoin de faire le deuil de ma course », avoue Isabelle Joschke.