"Le vent est complètement tombé. Je suis à l’arrêt! » Le mot du matin aux accents un peu dépités de Miranda résume tout ; Campagne de France est venu, contraint et forcé par la proximité de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA), s’engluer dans une dorsale anticyclonique, zone totalement déventée entre deux systèmes météos.
Comme souvent dans ce drôle de Vendée Globe, c’est du Nord (et non de l’Ouest) qu’arrivent les dépressions, et Miranda attend avec impatience l’arrivée sur bâbord de flux propices à reprendre sa route vers l’Est. Elle s’est timidement recalée vers le Nord dans cette perspective, craignant de voir son poursuivant immédiat Clément Giraud venir la taquiner d’un peu trop près. Le skipper toulonnais s’est rapproché à moins de 70 miles du tableau arrière de Campagne de France et pourrait redémarrer ce matin avant Miranda. La skipper qui porte les couleurs de la marque des Maitres Laitiers, en profite ce matin pour passer à l’inspection chaque centimètre carré du bateau. Elle est passée cette nuit sous la barre symbolique des 10 000 milles restant à parcourir. A un millier de milles de son étrave se profile l’une des curiosités de ces parages désertés, le point Nemo, point le plus éloigné de toute terre habitée. Il va falloir d’ici là contenir les assauts de Giraud, et surtout bien se préparer à l’arrivée dès demain de cette nouvelle dépression Nordique, qui pourrait balayer la zone d’évolution de Miranda jusqu’à dimanche avec des vents à plus de 40 noeuds par le travers du bateau. D’où l’impérieuse nécessité pour Miranda de se laisser de l’eau à courir en bordure de la ZEA…"
Le mot de la nuit :
"Magnifique journée de soleil et ciel bleu... et maintenant plus de vent du tout. Enfin, 2 à 3 noeuds en tête de mât. J'ai profité du beau temps pour tout vérifier et quelques bricoles, prêt pour la suite. Et la suite est en route."