« J’ai 20 à 25 nœuds de vent, ça peut monter jusqu’à 35 dans les grains. Il fait 4 degrés et l’huile d’olive a gelé. J’ai fait un bon coup, même si personne n’a dû le voir ! Dans la nuit, malgré la mer difficile, j’ai envoyé le petit gennaker qui est assez volumineux. L’objectif était de faire la meilleure route sans ralentir pour aller chercher l’empannage au sud, quitte à en faire un second le long de la ZEA. J’étais sur le qui-vive. Il y avait de gros grains, de la pluie et le vent qui tourne. Je n’ai pas réfléchi longtemps. J’avais la chronologie en tête. D’abord matosser, puis rouler la voile d’avant, empanner, puis dérouler. C’était un peu limite au début puis la mer s’est améliorée. Quand il y a des grains, je ne me pose pas trop de questions. Je roule le gennak puis je le déroule. Ça m’est arrivé de le faire pour rien car le vent était maniable mais nerveusement, c’est plus facile à vivre. Pour le moment ça tient, je vais faire la cuillère par le Sud. Le routage l’avait dit mais ça ne marche pas toujours ! ça fait partie des bons moments de ce tour du monde ! »
Arnaud Boissières / La Mie Câline - Artisans Artipôle