"Je vais bien, très bien même ! J’ai du vent pour avancer, la mer s’est calmée.
Je dors en faisait des siestes de maximum 1 heure. Toutes les heures, le réveil sonne et je fais le tour du bateau, je regarde le cap, la vitesse, les réglages… J’essaie d’enchaîner le maximum d’heures pendant qu’il fait nuit. C’est là que le corps humain se repose le plus, j’essaie de faire 5 à 6 h de sommeil par 24h. C’est en tout cas ce que j’arrive à tenir depuis le début. Je ne rêve pas, comme on dort par tranche d’une heure, c’est tout de suite un sommeil profond, ce n’est pas un sommeil paradoxal où il y a des rêves. Il n’y a pas un moment où j’ai rêvé sur ce Vendée Globe. Je ne rêve pas de la maison ni de pizza, sauf la journée où j’y pense !"
Du Beaufort dans la cale
J’ai assez de nourriture, je suis parti avec 90 jours de nourriture. J’avais varié les plats mais pas assez, il y a des trucs dont je me lasse. J’ai envie d’un fruit, envie de manger des légumes. Il va falloir être patient, mais je ne suis pas à plaindre. J’ai des même du Beaufort ! L’histoire du Beaufort est géniale : c’est un enseignant d’une classe en Savoie qui était venu voir le bateau à Douarnenez, et il m’a envoyé 2 kg de Beaufort, du coup j’en ai toutes les semaines.
Tenir la distance avec les poursuivants
On a passé le dos d’une dépression ces dernières 24h, ce n’était pas agréable : nous étions au près dans beaucoup de mer. Maintenant, ça s’est calmé au niveau du vent et de la mer, et j’ai pu abattre un peu. Le but maintenant, c’est de contourner un petit anticyclone, c’est le jeu du chat et de la souris en ce moment. Je réussi à mettre quelques milles à mes poursuivants. Je ne suis pas mécontent. J’arrive à tenir la distance, c’est bien pour la suite pour moi ! Charlie Dalin et Thomas Ruyant ne sont pas si loin que ça.
C’est un peu plus simple pour nous que pour Yannick (Bestaven). Parfois être devant c’est bien, parfois en étant devant tu butes en premier dans un système et les autres reviennent. C’est toute la difficulté de cette remontée de l’Atlantique Sud. Je gagne un peu pour le moment, mais il ne faut pas s’énerver, il faut rester zen, croire en sa bonne étoile. Je prends les choses comme elles viennent, je suis content d’être là où je suis !
Damien Seguin, Groupe APICIL