The Ocean Race collectera des données vitales liées à l'impact des humains sur l'océan lors de sa première course européenne.
Plusieurs équipes participantes à The Ocean Race Europe cet été embarqueront du matériel scientifique pour prendre des mesures sur les microplastiques présents dans l’eau, ainsi que des données sur l'impact du changement climatique sur les mers. La démarche de collecte de données scientifiques par The Ocean Race Europe est soutenue par la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, qui soutient les efforts visant à inverser le cycle de déclin de la santé des océans et à créer de meilleures conditions pour un développement durable de l'océan.
Deux classes de bateaux participeront à la course, les IMOCA et les monotypes VO65. Deux équipes engagées en VO65 prélèveront des échantillons de microplastiques pendant la course, AmberSail2 et W Ocean Racing, tandis que l’IMOCA 11th Hour Racing, prendra des mesures de surface 24h/24 et 7j/7 du dioxyde de carbone (CO2), de la température de la mer et de la salinité - indicateurs de changement climatique.
Le changement climatique et la pollution plastique sont deux des plus grandes menaces pour la santé des mers. L'océan joue un rôle extrêmement important dans la régulation du climat. Il a absorbé plus de 90% de la chaleur excessive d'origine humaine depuis les années 1970 et absorbe un quart du CO2 lié à l’activité humaine, contribuant ainsi à atténuer efficacement le changement climatique. Le plastique, quant à lui, est un problème plus visible, avec au moins 8 millions de tonnes pénétrant dans l'océan chaque année, nuisant ainsi aux espèces marines qui l’ingèrent ou s'y enchevêtrent.
Les données collectées lors de The Ocean Race Europe seront fournies aux organisations scientifiques qui étudient et cartographient ces problématiques. Les mesures du CO2 dissous prises par l’équipe 11th Hour Racing seront utilisées par EuroSea, un programme financé par la Commission européenne qui évalue le rôle de l'océan dans le changement climatique et améliore le système d'observation des océans. Au cours de The Ocean Race Europe, les bateaux traverseront la Méditerranée occidentale, l’un des points chauds de notre planète en matière d’absorption du carbone par l’océan, mais également l’un des domaines d’intervention d’EuroSea pour leur projet d’audit carbone.
L’équipe 11th Hour Racing collectera des mesures de CO2 en faveur du Surface Ocean Carbon Dioxide Atlas (SOCAT) qui fournit des données pour le Global Carbon Budget, une évaluation annuelle du CO2 qui informe les objectifs et les prévisions de réduction du carbone. Il est essentiel que les scientifiques comprennent les niveaux de CO2 présents dans l'océan pour établir un budget précis et maintenir notre monde en bonne voie afin de rester dans l'objectif de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degré Celsius.
Mairéad O'Donovan, responsable du programme scientifique de The Ocean Race, explique: "Nous savons à quel point l'océan est important, non seulement pour le sport que nous aimons, mais aussi pour réguler le climat et nous fournir de la nourriture, des emplois et l'oxygène que nous respirons. Nous savons également que les impacts humains dégradent gravement l'océan. En collectant des données sur l'état de nos mers, grâce à cette collaboration unique entre les marins et les organismes de recherche océanique, nous sommes en mesure de contribuer à une meilleure compréhension de la santé des océans. C’est un honneur de pouvoir fournir des données de valeur à la communauté scientifique et il est vital que les gouvernements agissent à partir de ces preuves scientifiques pour protéger et restaurer la santé de nos océans et de tout ce qui en dépend."
The Ocean Race Europe se déroulera en mai/juin de cette année, au départ de Lorient et se terminera à Gênes, en Italie. En plus de capter des données durant la course, Ambersail2 en collectera également lors du prologue dans la mer Baltique en Europe du Nord. Ce sera la première fois que de telles mesures seront prises en mer Baltique, considérée comme présentant des niveaux de pollution très élevés. Les données recueillies seront partagées avec l'Institut de Recherche Marine de l'Université de Klaipeda pour mener des recherches approfondies sur la pollution dans la mer Baltique.