Mini Transat EuroChef 2021 : trois leaders dans un mouchoir de poche à l'issue de la première étape

Par Figaronautisme.com

Tanguy Bouroullec – Fabio Muzzolini - Pierre Le Roy : tel est finalement, dans l’ordre, le tiercé gagnant (avant jury) chez les Proto de la première étape de la 23e Mini Transat EuroChef. Et quelle étape ! Marquée par une traversée du golfe de Gascogne tonique, un débordement du cap Finisterre déterminant qui a permis à une petite bande de quatre de prendre la poudre d’escampette, mais aussi par un remarquable finish avec un écart de moins de 1h10 entre les trois leaders, celle-ci a assurément tenu toutes ses promesses !

Tanguy Bouroullec – Fabio Muzzolini - Pierre Le Roy : tel est finalement, dans l’ordre, le tiercé gagnant (avant jury) chez les Proto de la première étape de la 23e Mini Transat EuroChef. Et quelle étape ! Marquée par une traversée du golfe de Gascogne tonique, un débordement du cap Finisterre déterminant qui a permis à une petite bande de quatre de prendre la poudre d’escampette, mais aussi par un remarquable finish avec un écart de moins de 1h10 entre les trois leaders, celle-ci a assurément tenu toutes ses promesses !

Le scénario de cette première étape (1 350 milles entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma) s’est révélé complètement dément, pratiquement du début à la fin. Tout a commencé dans le golfe de Gascogne, et en particulier lors de la deuxième nuit, avec le passage d’un front qui a rapidement créé de premiers écarts au sein de la flotte, et permis à un petit groupe de quatre de se démarquer avant de carrément s’échapper au passage du cap Finisterre. « Le « dégolfage » n’a vraiment pas été simple. On savait que ce serait un passage crucial mais on ne s’attendait pas à ce que la porte se ferme à ce point juste derrière nous. On a eu de la chance pour ça », a relaté Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo). Un étonnement partagé par Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre) : « C’est fou que l’on ait été que quatre à passer sous la dorsale. Je ne pensais pas que la route allait se barrer comme ça après nous ».

Des écarts colossaux sur le reste du peloton

De fait, quand ces deux-là, accompagnés de Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) et Irina Gracheva (800 – Path), ont réussi à se faufiler dans un trou de souris avant, ensuite, d’attraper les alizés portugais puis de glisser plein gaz en direction des Canaries, leurs adversaires de la catégorie des Proto se sont littéralement fait piéger dans la molle. Pire, ils ont ensuite dû négocier le passage d’un deuxième front, plus actif encore que le premier, qui les tous poussés à prendre la décision d’aller s’abriter dans différents ports galiciens, et ainsi de mettre un temps leur course entre parenthèses durant près d’une vingtaine d’heures. « C’est sûr que pour le classement général en Proto, tout ça a fait un trou », a commenté le vainqueur de ce premier acte (avant jury) dont la quasi-totalité des concurrents se trouve encore à plus de 600 milles de l’arrivée, ce mardi matin.

L’invité surprise

Le match s’est donc joué à quatre lors de ce premier round, et il a tenu ses promesses jusque dans les dernières longueurs. En effet, si l’on a un temps imaginé que Pierre Le Roy avait fait le break et filait tout droit vers la victoire après un joli coup tactique à la pointe nord-ouest ibérique, Tanguy Bouroullec est parvenu à reprendre les commandes au nord de l’archipel de Madère, avant de se faire chatouiller les moustaches au niveau de la porte virtuelle positionnée à proximité des îles Selvagens par Fabio Muzzolini. « A cet endroit, pour moi, ça a clairement été la surprise de voir apparaître Tartine sans Beurre à l’AIS. J’ai même pensé que mon système déconnait car la veille, j’avais 40 milles d’avance sur lui », a expliqué le skipper de Tollec PM/Pogo, sidéré par un tel retour en force de son rival franco-italien.

Une histoire d’angle et de pression

Décalé de 45 milles puis de 60 milles plus à l’Est que ses deux principaux adversaires, ce dernier a non seulement bénéficié d’un meilleur angle d’attaque mais aussi de davantage de pression lors de la dernière nuit avant l’arrivée. Ainsi, après avoir compté jusqu’à 56 milles de retard sur les deux leaders, il s’est ainsi parfaitement replacé dans le jeu, avant de finir par s’intercaler entre eux. « J’ai espéré faire le même coup qu’Axel Tréhin il y a deux ans, mais non… Pour moi, en tous les cas, c’est génial d’arriver en deuxième position. Ma crainte, c’était de laisser trop de temps aux premiers sur cette étape. Aujourd’hui, tout est encore possible et ça, c’est génial ! », a commenté Fabio qui, au final, termine 1 heure et 3 minutes derrière le premier, et 5 minutes et 52 secondes devant le troisième.

Une heure, bien peu à l’échelle d’une transat

« Je ne comprends pas bien comment les deux autres, et en particulier Fabio, m’ont repris tant de milles. Je suis curieux de voir la cartographie pour bien comprendre ce qui s’est passé », a indiqué le skipper de TeamWork qui, pour sa part, s’était envolé au large du Portugal et avait compté jusqu’à 45 milles d’avance sur son dauphin avant de voir son avance fondre et même complètement disparaître. « A l’arrivée, on est grosso-modo à égalité. C’est parfait avant la suite », a assuré le Lillois. Un avis partagé par Tanguy Bouroullec : « Ça promet une belle deuxième étape ! Le match reste ouvert. Une heure, à l’échelle d’une transat, ce n’est rien et Irina (Gracheva) n’est pas très loin non plus ! », a résumé le Finistérien.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…