La nuit dernière, le skipper des P’tits Doudous évoluait dans un vent de Sud Ouest de 18 à 19 nœuds, sur une mer formée avec une houle d’Ouest, quand son trimaran de 50 pieds a chaviré. Dans ces conditions relativement instables, le Nantais dont on connait l’expérience et le sens marin naviguait prudemment, sous petit gennaker et balasté à fond. Réfugié à l’intérieur de la coque centrale de son Ocean Fifty dans un premier temps, il a rapidement été hélitreuillé par les secours espagnols et déposé à terre, à La Corogne où il a passé la nuit. Dans le même temps, l’opération de récupération du bateau s’est organisée depuis Lorient, sous la direction du navigateur Adrien Hardy dont l’expertise en matière de sauvetage de voiliers de course n’est plus à démontrer. L’équipe devrait arriver ce soir sur zone, aidée par une balise de positionnement activée par Armel avant de quitter le bord, afin de localiser la position des P’tits Doudous.
Joint ce matin par téléphone, Armel Tripon, naturellement sous le choc, est revenu sur les évènements de la nuit dernière : « J’étais sous petit gennaker et balasté à fond quand c’est arrivé. Je n’étais pas en mode attaque du tout. Je faisais route au 140 quand le pilote automatique a décroché et que le bateau s’est retrouvé à 70° du vent. Le pilote a mal réagi face à une survente et là où il aurait dû abattre, il a lofé. Je me trouvais à l’intérieur et quand je suis sorti, le gennaker claquait. J’avais pourtant mis les largeurs qui permettent de choquer les voiles en grand en cas de besoin, mais ça n’a pas fonctionné. J’ai voulu abattre de nouveau mais en deux secondes les étraves ont planté. Je le suis précipité à l’intérieur… j’ai entendu un crac au moment où le mât a touché l’eau, puis le bateau a chaviré ».
En sécurité à terre, à La Corogne, Armel Tripon n’est pas blessé. Il attend désormais que l’équipe partie de Lorient tôt ce matin arrive sur la zone du chavirage pour suivre les opérations de remorquage.