Après vingt jours de mer, le Trimaran Use It Again! by Extia est arrivé mardi à Papeete sur l’île de Tahiti. Romain Pilliard et Christophe Colaris, son équipier sur cette étape entre Ushuaia et Papeete, ont été accueillis dans la tradition polynésienne : pirogues sur l’eau, danseurs, musiciens et colliers de fleurs sur le ponton. Plusieurs représentants d’associations locales de protection de l’environnement et de l’Océan avaient également fait le déplacement. Une très belle arrivée pour fêter la traversée de cette première partie de l’Océan Pacifique et la moitié de ce Tour du Monde d’Est en Ouest. Le Trimaran de l’économie circulaire a parcouru plus de 15 000 milles depuis le départ de Lorient le 4 janvier dernier.
Comme Wallis, Bougainville ou Cook, les premiers explorateurs au 18ème siècle, l’équipage de Use It Again! by Extia est arrivé par la Pointe Vénus dans la baie de Matavai. Accueillis sur l’eau par le Club de Pirogues et l’école de voile de la baie d’Arue, Romain et Christophe se sont offerts un dernier run à plus de 20 nœuds dans les eaux bleues polynésiennes avant de s’amarrer à la Marina Taina de Papeete sur l’île de Tahiti.
L’étape de la renaissance sur un océan vidé de sa faune…
Les 5 000 milles nautiques du parcours entre Ushuaia et Papeete ont permis au skipper de Use It Again! by Extia de reprendre confiance en lui et en son bateau après des semaines d’incertitudes à Ushuaia. Si les premières heures de navigation le long du Chili ont été musclées, les alizés se sont avérés plutôt légers sur la suite du parcours. En passant par l’îlot Sala y Gomez, l’île de Pâques, et au Sud des Marquises, nos deux explorateurs des temps modernes ont été marqués par l’absence de faune sur leur route, même à l’approche des îles. Si l’île de Pâques notamment, est devenue depuis quelques années la plus grande zone de protection marine d’Amérique du Sud, les décennies de surpêche industrielle ont visiblement laissé des traces. À l’issue de ce Tour du Monde, les données relevées par l’hydrophone et la caméra installés sous le trimaran pour enregistrer le son des cétacés, permettront, on l’espère, un constat plus positif. Toujours est-il qu’à l’œil nu, après vingt jours de veille permanente sur le Pacifique, pas un seul signe d’âme qui vive, mis à part quelques poissons volants…
Découverte des associations qui font bouger les lignes en Polynésie
Pendant cette escale Polynésienne, Romain Pilliard ira à la rencontre des porteurs de projet, des jeunes générations et des représentants locaux pour échanger, partager et promouvoir leurs actions. La préservation de l’Océan est au cœur des préoccupations dans les îles, les polynésiens sont nombreux à œuvrer au quotidien pour le développement d’une économie plus raisonnée. En parallèle, l’équipe technique de Use It Again! by Extia réalisera un check-up complet du trimaran avant de repartir pour la prochaine grande étape du parcours : Papeete – Cap Town en Afrique du Sud.
Romain Pilliard, skipper : « Je suis très heureux de boucler la première étape de cette nouvelle version de ce Tour du Monde à l’Envers. Même si l’aventure se poursuit hors record, cela reste la même trajectoire que ce que nous avions initialement prévu avec Christian Dumard, notre routeur et météorologue. Ces 5 000 milles m’ont vraiment permis de reprendre confiance en moi et en mon bateau. Il y a encore quelques semaines, il prenait l’eau dans une baie au bout du monde. Aujourd’hui, je suis à Papeete, c’est une grande satisfaction. Je remercie Christophe Colaris, mon équipier d’avoir accepté de m’accompagner dans cette aventure. Christophe et la Compagnie du Ponant ont grandement contribué à ce nouveau départ du projet Use It Again! by Extia. C’est vraiment une belle histoire avec beaucoup de valeurs humaines, nous avons vécu de très beaux moments ensemble. »