Partis hier en tout début d’après-midi pour la première étape de l’épreuve (1 240 milles à destination de Horta), les 72 Ministes en lice dans la 9e édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables ont, comme prévu, composé avec le passage d’un petit front la nuit dernière. « Le début de course a globalement été paisible même si les bateaux accompagnateurs ont indiqué que le vent avait soufflé à 20-25 nœuds et même jusqu’à 30 en rafales. Pour l’instant donc, rien à signaler au sein de la flotte hormis des soucis d’énergie rapporté par deux concurrents, Bruno Lemunier (893 – Kalisto) et Fabrice Sorin (968 – Cartoffset) », a indiqué Denis Hugues, le Directeur de course, ce mercredi à la mi-journée. De fait, à ce stade de la course, pas d’abandon ni de retour au port.
Tous les solitaires, qui ont dans un premier temps tiré des bords au près dans un flux d’ouest, évoluent à présent au travers, propulsés par un vent de secteur ouest nord-ouest soufflant à une quinzaine de nœuds. Dans ce contexte, les vitesses des uns et des autres oscillent entre 7 et 11 nœuds, avec un net avantage pour Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) qui a, non seulement parfaitement négocié la bascule du vent, mais qui se trouve aussi être le plus rapide du peloton. « Pierre creuse le trou sur le reste du groupe. Il navigue vite et propre mais la course n’est pas finie, loin de là », assure Denis. De fait, le météorologue Lillois, vainqueur en titre de la Mini Transat, régate un cran au-dessus du lot et compte déjà une avance de plus de 15 milles sur Marie Gendron (1050 – Léa Nature) et Jacques Delcroix (753 – Actual) au pointage des Protos, mais le jeu ne fait que commencer. Même chose du côté des bateaux de série où le match est, pour l’heure, bien plus serré puisqu’Ulysse David (1025 – L’aventure d’Ulysse), Thomas André (929 – Frankiz) et Jean Marre (991 – Sport dans la ville – Time for the planet) se tiennent en moins de 2,5 milles et que leurs vingt poursuivants les plus proches restent accrochés à leurs basques, même s’il convient de noter que le paquet s’étale sur plus de 50 milles en latéral. « Cet écart s’explique par le fait que, ces dernières heures, certains ont préféré glisser un peu sous la route pour éviter de faire du près serré », souligne le Directeur de course. La suite ? Elle s’annonce cruciale sur le plan stratégique. Dans un premier temps, les Ministes vont en effet devoir choisir de passer à l’intérieur ou à l’extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic) du cap Finisterre. Ensuite, ils devront également trancher concernant le meilleur moment pour traverser l’axe anticyclonique qui va leur barrer la route des Açores pour aller chercher un nouveau front. En clair, deux décisions importantes vont devoir être prises dans les prochaines 48 heures et ces dernières risquent bien d’être déterminantes pour la suite de la course. Autrement dit, les marins vont devoir se gratter la tête mais ils vont aussi devoir être vigilants pour éviter les sorties de pistes car demain, au large de la pointe nord-ouest espagnole, et notamment dans la partie sud du DST, le vent, qui doit adonner d’ici à ce soir et permettre aux Ministes d’envoyer les gennakers puis les spis, va aussi se renforcer pour atteindre les 35 nœuds.