À cinq semaines de la Route du Rhum Destination Guadeloupe, alors que les navigations se multiplient pour Armel Le Cléac’h et le Team Banque Populaire, le skipper va disputer les 24H Ultim. Des runs de vitesse sont au programme aujourd'hui avant une navigation de 24 h ce week-end pour emmagasiner encore de l’expérience, affiner les réglages et faire le plein de confiance.
Le compte-à-rebours est lancé et la météo automnale de ces derniers jours rappelle que le Jour J approche. Ainsi, dans 38 jours, le Maxi Banque Populaire XI s’élancera pour la plus mythique des transatlantiques. Au sein du Team, habitué à la gestion de ces semaines cruciales avant un grand rendez-vous, tous ont conscience d’avoir débuté « la dernière ligne droite » dixit Armel. « Depuis la fin août, nous avons multiplié les navigations, parfois en confrontation avec d’autres bateaux, afin de se rapprocher des sensations que l’on pourra connaître sur la Route du Rhum ».
« Pas de révolution mais une multitude d’évolutions »
À cinq semaines du grand départ, la préparation se déroule de façon optimale. « Nous sommes tous concentrés, l’équipe travaille sans compter ses heures », explique le marin. « On est dans les temps de ce qu’on avait prévu avec un bateau que l’on a développé et fiabilisé au maximum, un skipper en pleine forme et une très grande motivation », poursuit Ronan Lucas, le directeur du Team Banque Populaire. Il précise qu’en matière technique « aucune révolution n’a été réalisée pendant le chantier d’été mais une multitude d’évolutions pour continuer à progresser ». « Nos efforts se concentrent sur la fiabilité, la capacité à gagner du poids et à renforcer un peu plus le bateau pour affronter les conditions hivernales attendues sur la Route du Rhum », décrypte Pierre-Emmanuel Hérissé, directeur technique.
Les nombreuses navigations réalisées cette année ainsi que l’aller-retour aux Antilles au printemps dernier avaient déjà permis de monter en puissance. Plus que jamais depuis le chantier estival terminé fin août, chaque aspect est analysé, travaillé, optimisé. Une nouvelle drisse de grand-voile a ainsi été installée récemment et des ajustements ont été réalisés en matière d’électronique et d’aérodynamique. Surtout, tout est éprouvé au large lors des navigations, ce qui apporte davantage de certitudes. « On travaille sur un ensemble de détails mais tous auront de l’importance lors de la course », souligne Armel.
Les 24H Ultim, « une répétition grandeur nature »
Alors, rien de mieux que d’éprouver le Maxi Banque Populaire XI au large. Ce week-end, il fera partie des quatre multicoques à disputer les 24H Ultim, soutenue par Banque Populaire Grand Ouest. Au programme : des runs de vitesse ce vendredi puis une navigation de 24 heures dans le Golfe de Gascogne avec Pierre-Emmanuel Hérissé et Sébastien Josse à bord. « Ce sera un super entrainement, un mini-sprint et une répétition grandeur nature de ce qu’attend Armel à la Route du Rhum » d’après Pierre-Emmanuel.
« Il y aura beaucoup de manœuvres et peu de sommeil, corrobore le skipper. En matière d’intensité et de conditions météorologiques, cela va beaucoup ressembler aux 24 premières heures de la transatlantique ». Ainsi, l’équipe pourra répéter la marche à suivre à chaque départ. L’équipage aura aussi l’occasion de vérifier l’ensemble des systèmes électroniques et « d’avoir l’assurance que tout fonctionne et que tout soit fluide », dixit Armel.
« Rester concentré et vigilant à chaque navigation »
Une vérification en pleine course qui pourra permettre également d’affiner certains réglages concernant les voiles ou les appendices. « Après la course, il y aura sûrement des enseignements à tirer et à ajouter à notre tableau de réglages optimisés », souligne Armel. À l’issue de la compétition, le Maxi Banque Populaire XI sera doté d’un nouveau jeu de voiles, celui utilisé cet été pour la Finistère Atlantique et qui a été préservé depuis. Le multicoque sera alors « en configuration Route du Rhum » et d’autres navigations seront ensuite au programme avant le convoyage vers Saint-Malo.
Ces dernières semaines s’annoncent particulièrement chargées : « Il faut rester concentré et vigilant à chaque navigation pour éviter les embûches avant le départ », précise Armel. « Nous savons qu’il ne faut être ni trop sereins, ni pêcher par excès de confiance, assure également Pierre-Emmanuel. On a conscience du niveau de performance de nos concurrents mais aussi des capacités du bateau à affronter des conditions dures. Il a le potentiel pour être à la hauteur de nos objectifs ».
Ronan Lucas ne dit pas autre chose : « au sein du Team, chacun a assez d’expérience pour savoir que c’est la course qui imposera ses vérités et qui dira si nous avons bien travaillé en amont ». Avant de reprendre la barre, Armel conclut : « le soin apporté à chaque détail rassure et met en confiance. C’est nécessaire avant d’aborder l’objectif de la saison en étant le mieux armé possible ».
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