The Ocean Race : tour d'horizon de la sixième étape - la plus complexe jusqu'à présent

Par Figaronautisme.com

Avec 800 milles nautiques, la sixième étape est peut-être la plus courte de la course, mais c'est aussi l'une des plus complexes. Après avoir quitté Aarhus, la flotte se dirigera vers le sud pour un fly-by à Kiel (Allemagne) avant de remonter vers le nord le long de la côte est du Danemark. Une fois le pays contourné, la flotte quittera la Baltique et entrera en mer du Nord pour descendre vers le sud jusqu'à l'arrivée à La Haye, prévue pour le samedi 10 juin au soir.

"L'étape vers La Haye via Kiel est l'une des plus complexes et des plus ambitieuses que nous ayons entreprises", a déclaré Phil Lawrence, le directeur de la course. "Les eaux étroites et confinées rendent la navigation délicate, sans compter le trafic commercial et de loisir qui s'intensifie à l'approche de Kiel. On nous a dit qu'il fallait s'attendre à plus de 100 000 spectateurs et jusqu'à 1 000 bateaux, ce qui a nécessité une grande planification, y compris un calendrier détaillé des manœuvres."

"Pour illustrer l'impact local de cette étape, le canal de Kiel sera fermé pendant deux heures et la navigation commerciale a été suspendue dans les environs."

"Mais en plus de cela, les vitesses des IMOCA ajoutent un niveau de complexité supplémentaire. Comme me l'ont souvent dit les équipages des IMOCA, ces bateaux ont quatre vitesses, 0, 10, 20 et 30 nœuds, et peu de variantes possibles. Une petite augmentation de la force du vent de quelques nœuds a un effet considérable sur leur vitesse".

Avec un tel éventail de performances potentielles, il est évidemment difficile de planifier une heure d'arrivée précise. Cela s'annonce particulièrement délicat compte tenu des prévisions pour la première partie de l'étape, où une légère brise de sud devrait tourner au nord-ouest durant la descente vers le sud. Si l'on ajoute à cela les effets locaux à travers les fjords et autour des îles, la complexité de l'étape pour les organisateurs et les équipages est évidente.

"Par rapport à une étape transocéanique avec de nombreuses options stratégiques, l'accent sera mis sur la navigation et la gestion des transitions, c'est-à-dire sur la synchronisation des changements de voiles", a déclaré Simon Fisher, navigateur à bord de 11th Hour Racing Team.

"Décider entre miser sur une nouvelle brise ou rester sur la trajectoire et attendre qu'elle vienne à nous sera l'une des nombreuses questions clés".

Le skipper de Biotherm, Paul Meilhat, reconnaît que cette étape nécessite une approche différente, ce qui se reflète dans le choix de son équipage.

"Pour nous, cette étape ressemble à ce que nous faisons souvent en France", a-t-il déclaré. "J'ai la chance d'avoir deux spécialistes du Figaro, Alan Roberts et Anthony Marchand, qui ont 25 participations à la Solitaire à eux deux. Outre la tactique, la grande question sera celle de la vitesse. Avec un vent de 10-12 nœuds, la vitesse du bateau peut passer de 12 nœuds à 25 nœuds et avec une telle différence de vitesse, il ne faut pas grand-chose pour creuser un écart de 30 milles.

Will Harris, de Team Malizia, est également préoccupé par les conditions, en particulier pour la première nuit.

"En regardant les prévisions météorologiques, il semble que la première phase sera la plus difficile avec une brise légère pour la première nuit et beaucoup de transitions avec le risque que la brise tourne en rond", a-t-il déclaré. "Essayer de s'en sortir proprement sera très important car si un bateau prend de l'avance sur la flotte, il pourrait bien conserver cette avance lorsque les conditions se calmeront avec l'arrivée du vent d'est. Ce sera une course côtière la première nuit et ce sera intense".

Et puis il y a la question des points. Avec seulement un point d'écart entre le leader 11th Hour Racing Team et Team Holcim PRB, et quatre points de plus pour Team Malizia, une redistribution des cartes est tout à fait possible. Le fait que la flotte compte à nouveau cinq bateaux, avec le retour de GUYOT environnement - Team Europe, offre encore plus d'opportunités de bouleverser le classement.

Pour la flotte VO65, la route vers La Haye est moins complexe car ils ne se dirigent pas vers le sud pour le fly-by de Kiel. Au lieu de cela, dès le départ, ils se dirigeront vers le nord, sortiront de la Baltique et mettront le cap vers le sud jusqu'à La Haye. Mais même sans la plongée vers le sud jusqu'à Kiel, cette étape reste difficile.

"Le nombre de DST (dispositifs de séparation du trafic) et de zones d'exclusion rend cette étape complexe à appréhender", explique Bouwe Bekking, vétéran de The Ocean Race, à bord de Mirpuri/Trifork Racing Team. "Ensuite, il y a les parcs éoliens à éviter ainsi que de nombreux navires, il y a beaucoup de choses à prendre en compte sur cette étape. Le nombre de waypoints dans les instructions de navigation pour cette étape le montre très clairement".

Ainsi, si cette étape est l'une des plus ambitieuses et des plus complexes, elle est aussi l'une des plus difficiles sur le plan tactique pour les équipes.

Heures de départ - jeudi 8 juin

VO65 Sprint - Étape 2 - Aarhus à La Haye

16:05 - Signal d'avertissement

16:10 - DÉPART DE L'ÉTAPE

IMOCA - Étape 6 - Aarhus -> Kiel fly-by -> La Haye

18:10 - Signal d'avertissement

18:15 - DÉPART DE L'ÉTAPE

Demain marquera le début de la sixième étape de The Ocean Race pour la flotte IMOCA et le début de la deuxième étape du VO65 Sprint pour la flotte des VO65.

Le départ est prévu à 16:10 heure française pour les VO65 et à 18:15 heure française pour la flotte IMOCA.

La flotte VO65 se rendra directement à La Haye, tandis que la flotte IMOCA se rendra à La Haye en passant par Kiel à l’occasion d'un Fly By.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...