Elle s’est imposée comme un incontournable dans le calendrier de la course au large. La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, issue de la synergie entre la référence en matière de café, le deuxième port de France et la région, fête ses 30 ans cette année. Alors qu’une centaine de bateaux sont attendus sur la ligne de départ, retour sur sa vitalité économique et un développement qui ne se tarit pas.
En course au large, l’esprit et la cohésion d’équipe sont déterminants afin de préparer un bateau, progresser à son bord et parvenir à en tirer le meilleur. La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre le démontre à sa manière, tant son succès et son attractivité se sont bonifiés au fil de son histoire. Et comme les concurrents qui prendront la route à deux et partageront tout, ensemble, les moments d’accalmie comme les tempêtes, la course est née d’un duo devenu inséparable entre une marque (Jacques Vabre) et une ville (Le Havre). Ce binôme public-privé est l’un des axes forts du développement de la transatlantique.
Une collaboration devenue une amitié
« C’est l’alliance entre d’un côté une marque qui souhaite célébrer les origines et les routes du café et de l’autre le premier port français de commerce extérieur, place forte du négoce de café, rappelle Marc Dujardin, Directeur marketing chez JDE France, la maison-mère de Jacques Vabre. Cette logique de partenariat s’est transformée au fil des éditions en une collaboration forte et même une solide amitié entre les équipes de la marque et de la ville ». Même son de cloche à la municipalité : « il est rare qu’un événement d’une telle ampleur dispose des mêmes partenaires fondateurs. Cela a contribué à faire émerger une identité propre à la course », explique Régis Debons, adjoint au maire chargé des sports.
« Il y a beaucoup de passion, on prend plaisir à se retrouver et à travailler ensemble », poursuit Marc Dujardin. À ce duo d’inséparables qui a contribué à la renommée de la course et à sa pérennité, s’est ajouté la Région Normandie depuis 2019. Pour Augustin Bœuf, conseiller régional délégué au nautisme, cela participe à « gagner en visibilité, en attractivité, accompagner le développement des entreprises de la filière et valoriser l’excellence sportive du territoire ».
Un modèle et des atouts
Jacques Vabre, la mairie du Havre et la Région Normandie sont regroupés au sein d’une association constituée en 2010. Une organisation singulière qui contribue à la stabilité de l’épreuve dans le calendrier, à sa renommée (selon une étude, elle serait connue de 4 Français sur 5) et à son succès. Près d’une centaine de bateaux sont en effet attendus sur la ligne de départ, symbole également de la vitalité actuelle de la course au large.
Par ailleurs, le modèle de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre ne manque ni d’atouts, ni de vertus. « En ne faisant pas appel à des prestataires extérieurs, nous sommes à la fois acteurs et moteurs de notre propre événement » assure Régis Debons. De son côté, Gildas Gautier, Directeur général de la course, souligne : « Cela permet aux partenaires majeurs de présider aux destinées de l’épreuve et de s’assurer que l’ensemble des fonds soit intégralement dédié à l’événement et à son développement ». À titre d’exemple, pour l’édition 2023, l’association prend en charge la gestion du village et chaque partenaire a participé à l’élaboration du programme de festivité pour les 30 ans de l’épreuve.
Éco-conçu, éco-géré et éco-responsable
Au fil des éditions, le budget de la course a fortement augmenté au point de doubler entre 2019 (2,5 millions d’euros) et celui en octobre prochain (5,5 millions d’euros). En cause ? La nette progression des partenaires privés en complément des membres de l’association. Un statut de « partenaire principal » a été instauré en 2021 et a bénéficié à la BRED et à CMA CGM. « Il y a trois niveaux d’engagement pour les entreprises qui souhaitent investir dans la course », précise Antoine Robin, co-directeur de l’épreuve. Plusieurs entités normandes et martiniquaises sont ainsi associées à cette démarche. De l’autre côté de l’Atlantique, justement, les entreprises antillaises impliquées se sont regroupées depuis deux ans au sein d’une association, « Martinique Transat » qui fonctionne exactement comme celle de la Transat Jacques Vabre et participe au succès et à la renommée.
L’organisation économique de la course permet aussi aux organisateurs de garantir un événement populaire, d’ouvrir le village gratuitement au plus grand nombre et d’améliorer encore un peu plus la visibilité des concurrents lors de la retransmission du départ. Par ailleurs, un travail conséquent est mené en matière de RSE et d’éco-responsabilité. « Nous sommes un événement éco-conçu, éco-géré et nous continuons à travailler dans ce sens, souligne Gildas Gautier. L’objectif, c’est d’arriver à la neutralité carbone en 2027. »