La 50ème édition de la Rolex Fastnet Race s’élance samedi de Cowes et, pour la deuxième fois de son histoire, c’est en France, à Cherbourg-en-Cotentin que se trouve la ligne d’arrivée. La Class40 est une des flottes les mieux représentées avec 24 bateaux engagés. Historiquement, les français ont toujours dominé les classes professionnelles mais cette année, la donne pourrait changer dans cette classe qui ne cesse de s’internationaliser. Les 24 inscrits à la Rolex Fastnet Race sont originaires de huit pays, dont la Pologne (le maître voilier Artur Skrzyszowski sur Selma Racing) ou le Brésil, avec le médecin Jose Caldas, né en Angola.
Les Italiens favoris
Les favoris sont cette année Italiens avec deux skippers en tête du championnat : Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) et Alberto Bona (IBSA). Depuis sa deuxième place lors de sa première participation à la Route du Rhum à l'automne dernier, Beccaria a remporté cette année la CIC Normandy Channel Race et s'est classé deuxième du RORC Caribbean 600 et du Défi Atlantique. Son compatriote, Alberto Bona est lui engagé sur un Mach 40.5 conçu par Sam Manuard et vient de remporter Les Sables – Horta – Les Sables.
Côté français, les espoirs se portent sur Erwan Le Draoulec, tout juste rentré de Les Sables – Horta – Les Sables à bord de son Everial, l’un des trois derniers Pogo 40 S4, conçus par Guillaume Verdier. L'une des étoiles montantes de la course au large en double est Amélie Grassi. La jeune femme est passée par le circuit Mini et vient de participer à The Ocean Race aux côtés de Paul Meilhat. Samedi, elle sera au départ de La Boulangère Bio, un monocoque dessiné par David Raison.
Les locaux sur-motivés
Plusieurs équipages seront à la maison, ou presque, au moment de franchir la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin. La Rolex Fastnet Race prend donc une saveur particulière pour Nicolas Jossier, engagé à bord de La Manche Evidence Nautique et 7ème de la dernière édition ou Marc Lepesqueux, originaire de Granville. Le Cherbourgois Pierrick Le Touze est engagé aux côtés de Thimoté Polet à bord de Zeiss – Weeecycling. En 2021, il a couru à bord de Raging-bee² et a obtenu la troisième place en IRC 3. A propos de la Rolex Fastnet Race, il explique : « C'est vraiment génial d'arriver à Cherbourg et cela ajoute un peu de piment à la traversée du Raz Blanchard. Il y a de très forts courants et cela peut changer le résultat jusqu'au dernier moment. Le parcours est intense et nous allons probablement mettre toutes les voiles pendant nos quatre ou cinq jours de mer ».
Une autre Cherbourgeoise est au départ avec un profil un peu particulier. Julia Virat est en effet guide de haute montagne et elle a découvert la voile et la course au large il y a trois ans seulement, à l’occasion du Trophée Mer et Montagne. Elle s’y lie d’amitié avec des marins de renom et participe en 2021 à la Rolex Fastnet Race et à la Transat Jacques Vabre avec Morgane Ursault-Poupon. Elle a aujourd’hui son propre bateau et a déménagé à Cherbourg-en-Cotentin pour s'en rapprocher. Sur cette Rolex Fastnet Race, elle embarque la jeune Louise Duval, également originaire de Cherbourg. « La Rolex Fastnet Race est une course légendaire », dit-elle. « Il y a près de 500 bateaux, ce qui est extraordinaire. C'est un parcours que j'adore, avec toute sa complexité et ses courants. Le format est intéressant car il est très exigeant : sur quatre jours, il faut tout donner. J'habite maintenant à Cherbourg et cela ajoute encore plus de sens à cette course »