Transat Jacques Vabre 2023 : les Ocean Fifty à l'abri à Lorient

Par Figaronautisme.com

Aussi courte soit-elle, la première étape Le Havre-Lorient, qui temporise ce début de Transat Jacques Vabre 2023 orchestré par le passage d’un train de virulentes dépressions, a donné lieu à une belle démonstration de ce dont sont capables les Ocean Fifty. Les six trimarans de 15,24 mètres sur les rangs ont tous passé avec succès le test de ce costaud prologue au ras des côtes normandes et bretonnes. Tous ont rejoint le port de Lorient La Base, sans aucun souci majeur à déplorer, même pour les plus récents d’entre-eux. Retour sur les impressions confiées au terme d’une navigation tonique, où il a fallu composer avec des grains, du vent, des vagues, et le mal de mer pour certains…

Primonial

Sébastien Rogues : « Je n’avais jamais expérimenté un départ dans 35 nœuds sous J3, GV-Deux ris, c’était engagé et tonique. C’était notre première navigation dans autant de vent. On est contents d’avoir tenu à peu près le rythme dans la baie de Seine dans la mesure où on n’avait jamais étrenné le bateau dans ces conditions-là. Et on n’est est pas mécontent de cette escale qui nous permet de ranger nos bateaux avant l’arrivée de la grosse tempête. C’était chouette, on s’est bien tiré la bourre. Thibaut et Quentin, on fait une magnifique navigation, très précise. Antoine et Luke aussi. Et nous, on apprend petit à petit, ce qui est prévu à bord de ce nouveau bateau sur la Transat Jacques Vabre. On n’est pas parti avec le meilleur rythme,  mais on a réussi à raccrocher les wagons au fur et à mesure. On est remplis de confiance pour la seconde étape. »

Jean-Baptiste Gellée : « On a fait le plus dur du boulot pour plus tard. On a quand même rencontré des bons talus à la sortie de la Manche. On a fait des beaux sauts toute la nuit. On arrive avec un bateau entier, franchement on est contents. On a eu des belles phases, avec passage à l’intérieur des Sept Ile, avec une mer qui s’était bien calmée. »

Viabilis

Pierre Quiroga : « On a “débeugué” quelques trucs techniques tous les deux, c’était un bon tour de rodage. On a eu de l’engagement à bord, on a fait beaucoup de manœuvres, de virements de bord, de changements de voiles, de choix de trajectoire, peut-être un peu trop par rapport aux petits copains qui s’en sont bien sortis. On est restés sur le pont toute la nuit. On fait une option un peu mitigée à Jersey, mais on s’est bien battus pour garder le rythme. Il y avait de quoi faire quelques bêtises, avec des grosses vagues, beaucoup de bateaux sur l’eau, des grains hyperactifs. On n’est pas encore des experts du multicoque, il fallait rester ultra-focus. Il y a eu de sacrés écarts pour si peu de temps de course. On n'avait jamais vu ça cette année sur les Ocean Fifty. Là, c’est parti par devant, tant mieux pour les premiers. Mais nous aussi, on  a des belles choses à montrer sur d’autres portions du parcours. »

Ronan Treussart : «  Sur le départ, il y avait du vent, des vagues, ça allait vite et on a fait un peu le sous-marin. On a appris hier à 7h30 le changement de parcours. On a essayé de rester focus sur les 24 heures de nav’. Cette étape va compter dans le décompte du timing final, mais elle a constitué une belle nav’ d’entraînement pour la suite, d’autant qu’il reste 5400 milles devant les étraves. »

Koesio

Erwan Le Roux & Audrey Ogereau

« Cela va mieux qu’hier. Le départ a été musclé. On n’a pas réussi à trouver la bonne cabu pour suivre les copains. On a subi toute la régate. On a essayé de faire des trajectoires un peu différentes des autres, mais cela n’arrêtait pas de partir par devant. On avait un déficit de vitesse évident. Du coup, l’addition est salée après un tour de Bretagne. Si on avait continué, au moins, on aurait été amarinés, parce que oui, on a été malades. Et puis c’était du côtier, alors qu’on est plus parti en mode transat. On n’avait peut-être pas le bon mode à bord. Là, on va regarder la météo pour savoir quand on part, parce qu’il ne faut pas croire qu’on va les laisser s’en sortir comme ça. Un animal blessé est très dangereux. On est chauds !  »

Réalités

Fabrice Cahierc : «  On découvre le bateau dans des conditions dans lesquelles on ne l’avait pas forcément beaucoup manié, même si on savait qu’il allait tenir. On a été plutôt conservateurs dans nos choix. Ce qui a été très bien pour ce bateau neuf, mis à l’eau en juillet dernier, qu’on aurait pu charger beaucoup plus pour aller plus vite. On est encore en phase de découverte, d’apprentissage et de précaution. Par contre, on peut repartir demain, le bateau est impeccable. On attend le re-départ. On va en profiter pour optimiser 2/3 choses, recoudre une voile, se reposer et faire comme si on repartait complètement à zéro. On a eu une arrivée à Lorient super sympa. On a fait de la glisse, avec des pointes plus de 32 nœuds, on s’est régalés. »

Aymeric Chapellier  : « C’est vrai que les bateaux, qui ont été plus rapides au début, ont profité de tous les passages à niveau ; et on a bien vu que ça partait tout le temps par devant. Notre but, c’était de rester prudents, sans trop regarder le classement, et d’avoir un bateau en bon état à l'arrivée. Le point positif, c’est qu’on a testé nos largeurs automatiques, et ils fonctionnent bien !  »

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Cyrille Duchesne
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...