Le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie a donné raison jeudi à une association qui réclamait l'interdiction des campagnes d'abattage de requins, relancées début 2023 à Nouméa afin de protéger les baigneurs après deux attaques dont une mortelle.
La justice a annulé la décision prise par la maire de Nouméa, Sonia Lagarde (Renaissance), "de poursuivre les campagnes préventives de régulation de requins tigres et bouledogues aux abords des plages situées sur le territoire de la commune", selon le jugement rendu public jeudi.
Le tribunal administratif a estimé que la décision de procéder à des campagnes d'abattage systématiques de requins "était disproportionnée au regard du but de protection de la vie humaine poursuivi, d'autant plus qu'aucune étude scientifique précise n'a été menée pour connaitre l'état des populations des espèces ciblées, ni les effets sur l'environnement de tels prélèvements".
La province Sud de Nouvelle-Calédonie était également visée par un recours de l'association calédonienne Ensemble pour la planète (EPLP). Le juge administratif y a également interdit l'abattage des requins, cette fois-ci dans les réserves maritimes.
La collectivité, compétente en matière d'environnement, avait autorisé la mairie de Nouméa à conduire ces campagnes de peche dans les réserves marines proches des côtes. Or "le principe d'une réserve est l'interdiction de toute peche", peut-on lire dans le jugement consulté par l'AFP.
Si le tribunal administratif reconnait l'existence de dérogations, celles-ci doivent etre "limitées" et "proportionnées", ce qui pour le tribunal n'a pas été le cas.