Fort-de-France droit devant ! Après 16 jours de mer, les premiers concurrents de la Cap-Martinique viennent de franchir le seuil symbolique des 1 000 milles à parcourir jusqu’à la ligne d’arrivée où ils sont attendus à partir du 5 mai, en fin de nuit. A bord de tous les bateaux, la fatigue se partage avec le plaisir d’être en mer, comme l’explique Rémy Hurdiel (Sleep Sailing Lab) : « Ce sport, prolongé dans la durée, vous fait connaître des états d’humeurs extrêmes assez impressionnants. Un moment totalement carbonisé, un autre au calme en lecture. »
En tête depuis près d’une semaine en double, Amaury Dumortier et Geoffrey Thiriez bataillent pour garder la première place, conscients que les problèmes arrivent vite. Dans un grain, ils ont ainsi éteint le pilote automatique au lieu… des feux de mât. « Ah la bonne blague ! » s’amusent-t-il. Cette petite erreur aurait pu leur coûter cher. Malgré quelques cabrioles ils gardent les commandes mais croisent les doigts pour que le vent se maintienne. Avant le départ, ils ont en effet choisi de se priver de leur grand génois, ce qui pourrait les pénaliser si le vent continue de faiblir. « Nous regardons avec inquiétude derrière nous pour voir si le mât de Blue Skies (Quenot / Daniels) pointe à l’horizon » écrivent-ils dans un mail à l’organisation. Car Gérard Quenot et Bertrand Daniels ne sont qu’à 15 milles et, sauf changement, devraient s’assurer la victoire en temps compensé. Les Havrais Noël Racine et Ludovic Senéchal, troisièmes en double, avouent s’être fait « une grosse frayeur » la semaine dernière et leur Foggy Dew est maintenant à 60 milles du premier.
En solo, le premier concurrent attendu à Fort-de-France est Ludovic Gérard, déjà vainqueur de la dernière édition, en double, à bord de son fidèle Solenn for Pure Ocean. Les écarts sont minimes chez les solitaires puisque Jean-François Hamon (Festa pour Aster) et Paolo Mangione (Mon Bonheur à Moi) sont à moins de 15 milles, soit 3 petites heures de mer. Régis Vian (École Jules Verne), quatrième en temps réel, est annoncé comme le vainqueur en temps compensé. Le Sarthois pourrait créer la surprise dans les prochains jours. Il a en effet choisi de plonger dans le sud en fin de semaine dernière. Cette option lui a d’abord fait perdre beaucoup de terrain mais il est aujourd’hui l’un des plus rapides de la flotte et réduit l’écart heure après heure. Dans un mail envoyé ce matin, il partage quelques calembours qui font la poésie du moment : « Je crois que je commence à voir les effets de plus de deux semaines à ne parler qu’à moi-même : j’ai l’impression que mon humour (s’il en est) est dévasté. Hier en scrutant le ciel, je vois arriver un beau petit nuage de grain. J’ai pris un ris* en prévision. Je l’ai appelé mon ris de grain, et j’ai ri ! C’est clair, j’ai un grain… »
L’Étang Z’abricots accueille le village arrivée de la Cap-Martinique
Le port de plaisance de l’Etang Z’Abricots, à seulement 15 minutes de Fort-de-France, se met en quatre pour accueillir la Cap-Martinique. Le village-arrivée de la transat 100% amateur propose de nombreuses animations pour le grand public dès le 4 mai, 24 heures avant l’arrivée des premiers concurrents. Les visiteurs peuvent profiter des visites guidées, accompagnées de conférenciers, pour découvrir le patrimoine et l’identité de la Martinique. Du 8 au 10 mai, des concerts gratuits sont organisés tous les soirs et des balades nautiques sont proposées afin de découvrir l’une des plus belles baies du monde. Le programme du village a été préparé par L’Office de Tourisme des Terres du Centre, le Comité Martiniquais du Tourisme, la CACEM et le Port de plaisance communautaire. Thibaut Derville, co-organisateur de la course se réjouit, de profiter de cette marina. « Nous sommes heureux d’être les premiers à la mettre autant en valeur. C’est un atout incroyable pour Fort-de-France et nous savons que le public martiniquais saura réserver un accueil fantastique aux marins après 20 jours de mer. Merci à l’équipe du port qui a déployé une énergie folle pour accueillir cette course. »
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