Le bassin de rétention d'Austerlitz, construit en plein Paris pour stocker les eaux pluviales et éviter une pollution de la Seine, où doivent se dérouler des épreuves olympiques, a fonctionné pour la première fois mardi, a indiqué mercredi l'adjoint en charge à la mairie.
Mis en service fin mai, ce bassin a vécu sa "mise en effectivité lors du gros orage" mardi, a dit Pierre Rabadan lors d'un point d'étape à l'Hôtel de Ville sur les Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), bousculés par les élections législatives anticipées.
Le bassin a reçu 40.000 m3 d'eau, soit 40 millions de litres, sur les 50.000 qu'il peut accueillir, a-t-il précisé à l'AFP.
Résultat, "aucun déversement" d'eaux pluviales matinées d'eaux usées, synonyme de pollution du fleuve, n'a été constaté dans la capitale, a-t-il affirmé. Le bassin "a évité tous les déversements dans Paris".
Construit en sous-sol, près de la gare d'Austerlitz, pour environ 100 millions d'euros, ce cylindre de 50 m de diamètre pour 30 m de profondeur est un ouvrage majeur du plan baignade, dans lequel les autorités ont investi environ 1,4 milliard d'euros.
Son objectif est de permettre aux nageurs en eau libre et aux triathlètes de disputer leur épreuve olympique dans la Seine, puis au grand public de s'y baigner dès l'été 2025.
Le suspense demeure néanmoins sur la bonne tenue de ces épreuves, après l'annulation en août 2023 de plusieurs répétitions en raison de seuils de qualité de l'eau dépassés, notamment après de fortes pluies.
En cas de précipitations intenses, de l'eau non traitée - mélange de pluie et d'eaux usées - peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que des ouvrages de rétention comme Austerlitz ont vocation à empêcher ou limiter.
Le printemps pluvieux n'a pas diminué les craintes, au contraire: vendredi, la mairie a diffusé un premier bulletin de qualité de l'eau portant sur début juin, dans lequel les standards réglementaires pour s'y baigner sont globalement dépassés.
Le plan B consiste à reporter de quelques jours les épreuves, mais pas à changer de lieu.
Avant cela, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé mercredi qu'elle se baignerait pour montrer l'exemple "après le 14 juillet, le 15, 16 ou 17 en fonction de la météo".
La date initiale, le 23 juin, a été abandonnée en raison du mauvais temps et des élections.