SAILGP GRAND FINAL I Quentin Delapierre : « croire plus que jamais en notre capacité de gagner »

Par Figaronautisme.com

Nautisme Article
© Ricardo Pinto for SailGP

Le dénouement de la Saison 5 de SailGP aura lieu ces samedi 13 et dimanche 14 juillet dans la baie de San Francisco. Après 12 Sail Grand Prix en 13 mois à travers le monde, la première moitié du classement est serrée et seulement cinq points séparent l'Espagne, troisième, et la France, quatrième. Tout reste donc à jouer lors des courses en flotte ce weekend. Les Bleus de Quentin Delapierre ont l'intention de battre les Espagnols et de leur piquer leur place pour la Grande Finale à 2 millions de dollars. L'Espagne pourra-t-elle tenir tête aux Français ? Verdict dans la nuit de dimanche à lundi. En attendant, le pilote tricolore nous livre ses impressions à la veille du coup d’envoi du Sail Grand Prix de San Francisco.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’approche de la Grande Finale de cette Saison 5 de SailGP ?

C’est génial d’être encore en position pour jouer la super finale. C’est la deuxième saison de suite, ce qui est déjà une réussite en soi. On change de position, l’année dernière on était en défense, cette année on est plutôt chasseurs. On est un peu plus loin en termes de points que ce qu’on a été la saison dernière. Mais je crois que tout est possible. Et on a juste faim. On a envie d’y aller, on a envie de lâcher ce qu’on sait faire et de se faire plaisir. Je sens qu’on en est complètement capables. On n’a pas encore gagné de Grand Prix cette saison, c’est le bon moment pour le faire. En tout cas, je sens que l’équipe est arrivée à maturité et on a ce qu’il faut pour le faire.

Comment vous êtes-vous préparés pour ce dernier Sail Grand Prix après New York ?

Entre New York et San Francisco on a débriefé de petits détails, plus particulièrement de l’état d’esprit qu’il faut avoir quand on ne réalise pas forcément le plan A et qu’il faut se débrouiller avec ce qu’on a malgré une manoeuvre dégradée par exemple, pour mettre de l’énergie dans le bateau. On a beaucoup parlé de ça. On a aussi parlé de la tactique/stratégie qu’on a réorientée sur Manon et moi. Ça nous va plutôt bien. Avec Manon on est en phase et on se comprend bien là-dessus donc on va rééditer ça à San Francisco. En plus, je pense que c’est typiquement le genre de plan d’eau que Manon affectionne, où il y a plutôt des bascules persistantes, moins oscillantes. Manon a un oeil assez fin là-dessus, elle aime bien prendre des risques pour aller chercher une rotation de vent. Ça va être pas mal. Et entre les deux, on a évidemment beaucoup navigué à Barcelone en AC75, ce qui compte aussi parce qu’on navigue ensemble, on peaufine notre coordination. On est tous un peu fatigués c’est sûr mais en même temps on est prêts à y aller.

Quel est l’atout des Bleus pour San Francisco ?

Notre atout pour San Francisco, c’est qu’on est très à l’aise quand on a les petits foils. Jason, en particulier, a les meilleures statistiques depuis le début de la saison avec ces appendices. Sinon, je dirais les départs. Je crois qu’on est capables d'enchaîner beaucoup de départs en tête et il va falloir s’en servir à San Francisco. Ne rien changer et ne surtout pas paniquer si ça ne passe pas du premier coup. Juste continuer à faire ce qu’on sait faire.

Comment allez-vous fonctionner par rapport à vos concurrents directs espagnols qui ont 5 points d’avance ?

Je pense qu’il y a une possibilité qu’ils viennent nous chercher en match race parce que s’ils nous gardent à un ou deux points au classement général, ils sont pratiquement sûrs de passer en finale. S’ils viennent nous chercher, on a l’expérience de l’an dernier pour les faire déjouer : maintenant on sait où mettre le focus. Le match race ce n’est clairement pas l’objectif quand un bateau vient vous chercher. C’est plutôt de trouver la meilleure porte de sortie, pour bien se concentrer à prendre le meilleur départ dans les 20 dernières secondes. C’est ce qu’on a mal fait l’année dernière. De notre côté, et notamment s’ils ne viennent pas nous chercher, clairement il faut qu’on gagne des manches et qu’on essaye de gagner ce Grand Prix. Pour qu’à une ou deux courses de la fin, on soit en bonne position pour, à ce moment-là, passer en mode match race et essayer de les faire déjouer.

Quel premier bilan pouvez-vous faire de cette Saison 4 après 12 Sail Grand Prix ?

Le bilan de cette saison, c’est que par moments on n’a pas été en réussite, on n’a pas été 'faciles’. On a même plutôt été 'dans le dur’. En revanche, la chose ultra positive c’est que nous nous sommes accrochés, on n’a rien lâché. Et grâce à ça on est en très bonne position en cette fin de saison. Dans le même temps, je suis convaincu qu’on peut faire beaucoup mieux. Donc au global, c’est une saison un peu frustrante et j’aimerais bien qu’on la finisse en beauté à San Francisco. Pour la suite, je sais qu’on a tout pour gagner cette ligue. Peut-être qu’on manquait encore un peu de maturité, d’expérience, pour être aussi solide que les top teams. Et puis il y a clairement un autre point de frustration qui est de ne pas avoir trouvé les moyens d’obtenir plus de journées d'entraînement. Je pense que c’est ce qui nous a manqué par rapport à des équipes comme le Danemark, l’Espagne, le Canada, qui ont eu beaucoup plus de journées d'entraînement que nous. À la fin, c’est sûr que ça compte sur une ligue aussi relevée que SailGP.

Qu’est-ce que vous ressentez avant ce dernier Sail Grand Prix, face aux enjeux plus élevés que jamais avec cette qualification pour la Grande Finale à la clé ?

Ce que je ressens, c’est de la maturité. Je sens qu’on est en terrain connu, on a déjà vécu ça l’an dernier. Surtout, on l’a bien en tête : on s’était mis à l’extérieur des boundaries pour regarder la Grande Finale de la Saison 3. Ça fait mal d’être sur le podium presque toute la saison et d’en être éjecté sur le dernier Grand Prix. Je pense qu’on l’a tous en tête. On sait les erreurs qu’on a faites, qu’on ne veut pas reproduire. Et je nous sens sereins et matures pour attaquer San Francisco. L’état d’esprit est bien en place, on sait qu’on peut faire des choses brillantes, donc à nous d’être concentrés et de faire les choses comme on sait les faire.

Et à l’idée de réussir à vous qualifier et donc jouer cette Grande Finale ?

Je ne me projette pas du tout, c’est justement le piège à éviter. Malgré les apparences, il y a un long chemin encore avant la Grande Finale. Ça se jouera course par course. Peut-être même qu’il y aura plus de courses à San Francisco que sur un Sail Grand Prix habituel. Donc on va rester concentrés sur ce qu’on a à faire. Si on arrive à décrocher cette place à laquelle on croit énormément, ça sera génial pour toute l’équipe. On pourra ensuite faire parler la foudre. Mais c’est toujours très excitant de jouer un truc pareil. Je crois qu’on peut malgré tout être fiers de ce qui nous a amenés jusqu’ici. Et il faut croire plus que jamais en ce qu’on fait et en notre capacité de gagner.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Cyrille Duchesne
Cyrille Duchesne
Cyrille Duchesne
Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...