Les Sables Les Açores Les Sables : en route pour Horta !

Par Figaronautisme.com

Nautisme Article
© Vincent Olivaud

Comme prévu, ce vendredi 19 juillet à 13 heures, le coup d’envoi de la 10e édition des Sables - Les Açores - Les Sables a été donné dans un flux de secteur nord-ouest soufflant entre 10 et 12 noeuds. Les 71 Ministes en lice se sont ainsi élancés pour la première étape de l’épreuve, un morceau de 1 270 milles à destination de Horta. Auteur d’un excellent départ, Carlos Manera Pascual (1081 - Xucla) s’est d’emblée installé aux commandes de la flotte, franchissant ainsi la bouée de dégagement en tête après une demi-heure de course. Le jeu ne fait toutefois que commencer et les pièges s’annoncent nombreux sur la route. Les premières difficultés ne vont d’ailleurs pas tarder à se présenter. En effet, dès la nuit prochaine les solitaires vont devoir négocier une petite dorsale. A la clé : de la molle et sans doute un premier passage à niveau !

« Ça se présente vraiment bien, surtout avec les conditions qu’on va avoir ! J’espère qu’on va kiffer toute la route ! », a commenté Thaïs Le Cam (1068 - Frérots AD) peu avant de quitter Port Olona. De fait, le schéma météo annoncé, plutôt classique en cette période estivale, promet d’être assez varié et d’offrir de belles cavalcades sous spi dans les alizés portugais après le débordement du cap Finisterre, tant et si bien que cela pourrait même permettre à certains de faire tomber le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50 (record réalisé par Hugues de Prémare à bord de Technip Energies- International Coatings avec un total de 317,25 milles dans le cadre de La Boulangère Mini Transat, en novembre dernier). Reste qu’avant ça, les marins vont devoir parvenir à s’extraire au mieux du golfe de Gascogne puis à déborder le cap Finisterre sans encombre. En l’occurrence, la nuit prochaine promet de ne pas être si simple à gérer pour les uns et les autres. En cause : le passage d’une dorsale et donc (très) peu de vent. « Ça va mollir toute la nuit. Il va falloir rester focus. On risque de ne pas dormir beaucoup mais il ne faudra pas oublier non plus que l’on part pour au moins huit jours, il ne faudra donc pas se cramer d’entrée de jeu », a commenté Quentin Mocudet (986 - Ascodal / Saveurs & Délices) avec beaucoup d’émotions dans la voix au moment de quitter le ponton. « On ne sait pas trop ce qui va se passer, ni comment on va réagir. Pour la grande majorité d’entre nous, c’est la première fois que l’on va aller aussi loin et rester aussi longtemps en mer. Il va falloir réussir à trouver le bon rythme ! », a ajouté le navigateur.

Trouver le bon rythme rapidement

Même son de cloche ou presque du côté d’Alexandre Demange (1048 - DMG MORI Sailing Academy 2) : « Cette Les Sables - Les Açores - Les Sables, c’est l’objectif de l’année mais c’est une grande première pour la plupart d’entre nous. Il y a beaucoup d’appréhensions et beaucoup de stress. L’important sera effectivement de trouver le bon rythme mais c’est quoi le bon rythme ? C’est bien difficile de le savoir tant qu’on n’a encore jamais fait ce type d’exercice ! », a commenté le navigateur, plus habitué jusqu’alors à la régate entre trois bouées qu’à la course au large. « Je n’ai encore jamais passé plus de cinq jours en mer. Là, selon les routages, on devrait mettre entre 7,5 et 8 jours pour rallier les Açores. L’idée, c’est donc de prendre les choses les unes après les autres, d’y aller étape par étape », a ajouté Alexandre qui sait qu’après la pétole de la nuit à venir, le vent va ensuite s’établir au secteur sud-ouest dans la journée de demain avant de se renforcer graduellement - possiblement jusqu’à 25 noeuds avec des rafales à plus de 30 - au moment d’un passage d’un front froid, en fin de journée. « Ce front fait quand même bien monter le stress car selon les modèles, on sait que l’on peut s’attendre à avoir jusqu’à 35 noeuds dans les claques. Il va bien falloir anticiper le plan de voilure pour ne pas se faire surprendre. Moins de 24 heures après le départ, cela promet d’être un premier petit challenge surtout lorsque, comme moi, on est sujet au mal de mer ! Il va falloir faire très attention pour ne rien casser. Garder en tête que ce n’est que le début et que ça ne sert à rien de faire des folies. Le reste, ensuite, devrait être un vrai gros kiff, avec énormément de découvertes ! », a relaté Juliette Bataille (800 - Métier Intérim) qui espère exploiter au mieux le potentiel de son bout « pointu » dans la molle des prochaines heures, mais aussi dans celle annoncée aux abords de l’archipel des Açores.

Du beau match à venir à tous les étages

« La course va être super car il va se passer des choses constamment. Il va falloir en garder un peu sous la pédale jusqu’à la fin car les derniers s’annoncent très incertains », a noté Timothée Villain-Amirat (756 - Speedy Maltese), quelque peu « intimidé » en ce jour de départ, mais heureux de s’élancer à destination de Horta après un dernier mois contrarié par différents petits bobos. « Je me réjouis du match à venir et en particulier du match dans le match que je vais jouer avec Adrien Marchandise (754 - MiniLab - Racing Bull) dont le bateau est un sistership du mien. Le but principal reste toutefois d’être en mesure de prendre le départ de la deuxième étape », a poursuivi le marin, alors rejoint par Robinson Pozzoli (1026 - Uoum) : « Cette Les Sables - Les Açores - Les Sables va se jouer en deux temps, avec deux étapes qui vont s’additionner, il ne faut pas l’oublier. On va essayer de ne rien lâcher. Ça va être rythmé, c’est certain, et il y a aura des décisions importantes à prendre sur l’eau ! », a prédit le marin, 8e de la dernière Mini Transat en Proto, qui s’est, comme la plupart des autres favoris de l’épreuve, d’ores et déjà installé aux avant-postes.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Cyrille Duchesne
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...