
Si la première étape de la Les Sables - Les Açores - Les Sables a généré des écarts importants, la seconde, dont le départ est prévu ce dimanche 4 août à 16 heures (heure de Paris), risque bien de faire de même. La météo annoncée sur les 1 270 milles du parcours entre l’île de Faial et la Vendée devrait en effet ouvrir le jeu en grand avec une succession de dorsales puis de fronts dont les timings ne sont, pour l’heure, pas encore très bien calés. Ce scénario n’est évidemment pas sans réjouir ceux qui se sont révélés un peu déçus à l’issue du match aller et qui préfèrent évidemment une étape complexe sur le plan stratégique plutôt qu’un grand bord un peu tout droit pour essayer de se refaire. Reste pour eux - comme pour les autres -, à bien comprendre les différents enchaînements à venir, ce qui promet de ne pas être si simple.
« Cette escale à Horta était vraiment géniale. On a reçu un super accueil et on a pu bien en profiter. On a recommencé à parler routage il y a deux jours mais on a quand même du mal à réaliser que demain on va être sur l’eau ! La bonne nouvelle, c’est qu’on pensait que ce serait un peu tout droit et que ce serait essentiellement une course de vitesse mais ça promet finalement d’être assez technique, avec plusieurs systèmes météo à traverser. Le jeu va rester très ouvert et pour l’apprentissage, ça va être top ! », résume Noémie Catalano (1976 - Kokomo). De fait, le programme de cette manche retour entre Horta et Les Sables d’Olonne s’annonce complet autant que complexe. « Il y a pas mal d’incertitudes », confirme Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. Quid du menu ? Dans les grandes lignes, après des premiers milles dans un vent de sud-ouest pas très fort, les 60 solitaires toujours en course dans cette Les Sables - Les Açores - Les Sables vont devoir négocier un front (pas très actif) dans la journée de lundi avant de composer avec un flux dominant d’ouest. « Les marins vont devoir gérer le passage de dorsales puis de fronts successifs. L’étape promet globalement d’être assez ventée. Sur le dernier tronçon du parcours, il conviendra d’ailleurs de surveiller la fin d’une tempête tropicale pour les retardataires », note le spécialiste qui s’attend à ce que des écarts significatifs se créent sur cette étape. « Il va effectivement se passer des choses. Ce ne sera pas beaucoup du tout droit. Il faudra être attentif et bien comprendre ce qui se passe. Réussir à aller vite dans les différents enchainements », prévient Christian dont les routages laissent envisager, à date, les arrivées des premiers à Port Olona après seulement six jours et demi de mer.
Rien n’est encore écrit
« La météo à l’air compliquée. Il va falloir trouver comment se faufiler au mieux entre les différents systèmes. Pour ma part, je n’ai encore jamais passé de fronts au portant. Ça va être intéressant de découvrir ça et il va clairement y avoir de quoi jouer ! », s’enthousiasme Juliette Bataille (800 - Métier Intérim), actuellement 10e au classement provisoire chez les Proto, visiblement plus confiante à la veille de cette deuxième étape qu’elle ne l’était à l’aube de la première. Même chose pour Maxime Bouvier (1000 - Alpha Lyre). « J’ai hâte de repartir. Le fait d’être arrivé à Horta m’a permis de prendre confiance dans mon bateau et de retrouver mes habitudes au large. Ce qui nous attend s’annonce sympa avec beaucoup de portant. Ça va glisser et on devrait bien s’amuser ! », jubile le Vendéen qui repart d’autant plus serein sur ce deuxième volet qu’il a pu profiter de l’escale pour solutionner les problèmes électroniques qu’il avait rencontrés à l’aller. « Comme j’ai pu réparer, je repars avec des ambitions sportives un peu plus hautes. Après avoir fini dans les choux sur l’étape 1, je repars cette fois le couteau entre les dents ! », assure le navigateur qui aimerait, cette fois, terminer en milieu de tableau. Même topo ou presque pour Elouan Barnaud (888 - Eight Cube). « Entre Les Sables et Horta, j’ai navigué sans pilote automatique malgré mon arrêt à La Corogne. Dans ce contexte, j’ai eu beaucoup de mal à trouver du plaisir. L’objectif, sur ce deuxième acte, c’est vraiment de me régaler sur l’eau mais aussi de naviguer au contact avec les autres », a indiqué l’ancien régatier en catamaran de sport, forcément un peu déçu de son résultat à l’issue de la première manche mais bien décidé à prendre sa revanche, tout comme une poignée d’autre. A commencer par ceux que l’on annonçait comme favoris sur l’épreuve et qui ont encaissé plusieurs heures de retard sur les actuels leaders au classement, aussi bien chez les Proto que chez les Série. « Le schéma annoncé est assez ouvert et il est finalement assez similaire à celui de l’aller en termes d’enjeux. Ce que je vise avant tout, comme un coureur cycliste qui sait que la première place va être difficile à aller chercher, c’est la victoire d’étape. Je ne perds cependant pas de vue que tout peut encore se passer. J’ai noté les écarts et comme on dit, c’est à la fin de la foire que l’on comptera les bouses ! », a conclu Paul Cousin (981 - AFP Groupe Biocombustibles).