
Ce mardi 6 août, alors qu’ils s’apprêtent à entamer leur troisième jour de mer dans la deuxième étape de la Les Sables - Les Açores - Les Sables, les Ministes tentent de trouver le meilleur chemin pour sortir de la dorsale, cette fameuse crête barométrique plantée pile-poil sur leur route qui les ralentit nettement depuis la nuit dernière. A ce petit jeu, certains se montrent clairement plus à l’aise que d’autres et certains se révèlent même particulièrement habiles, à commencer par Caroline Boule (1067 - Nicomatic) et Joshua Schopfer (1028 - Mingulay). Ces deux-là ont fait un léger break sur la concurrence dans leurs catégories respectives et pourraient accentuer leur avance de manière significative à partir de ce soir.
Comme attendu, après des premiers milles plutôt rapides, les 60 marins toujours en course dans la deuxième étape de la Les Sables - Les Açores - Les Sables ont nettement ralenti la cadence depuis hier. Ce mardi, ils évoluent au près propulsés par un faible vent de nord alors qu’ils sont en train de passer la dorsale. Leur objectif : s’extraire au plus vite de cette crête barométrique qui se déplace vers le sud afin de retrouver au plus tôt un flux de secteur sud sud-ouest, et ainsi filer au portant et à bonne vitesse en direction du but. « Ce soir, les premiers devraient commencer à en sortir mais le fait est qu’ils vont quand même assez vite en ce moment », constate Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve qui s’attendait, d’après ses modèles, à voir les marins ralentir davantage aujourd’hui. « Sur zone, le vent est assez irrégulier et va le rester jusqu’en fin de journée », assure toutefois le spécialiste, expliquant ainsi les différentiels des vitesses entre les concurrents mais pointant du doigt l’aisance de certains à tricoter dans ces petits airs. Pour preuve, chez les Proto, Caroline Boule (1067 - Nicomatic) affiche une avance de plus de 27 milles sur Alexandre Demange (1048 - DMG MORI Sailing Academy 2) et Romain Van Enis (969 - Be Sailing), les deux leaders au classement provisoire. Si elle parvient à maintenir cet écart dans la journée, il y a fort à parier qu’elle porte rapidement son avantage à 35 voire 45 milles d’ici à 24 heures. Même chose, en bateau de Série, pour Joshua Schopfer (1028 - Mingulay). Le navigateur suisse, qui compte un bonus de 7 milles sur Antonin Chapot (1043 - Bip Bip), pourrait continuer de grappiller du terrain sur son rival et sur les autres, ainsi que le confirme le routeur-météorologue. « Ça va partir par devant. La flotte va logiquement s’étirer », prévient-il.
De belles glissades à venir
Le fameux flux de sud sud-ouest que les leaders vont être les premiers à récupérer dans la soirée avant d’être petit à petit imités par tous les autres va en effet leur permettre d’accélérer nettement la foulée, ce dernier étant non seulement prévu de souffler entre 15 et 20 noeuds mais aussi de les accompagner jusqu’au niveau de la Bretagne. « Les quatre jours qui viennent promettent d’être rapides pour l’ensemble de la flotte », confirme Christian Dumard. Suffisamment pour faire de nouveau tomber le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50 (322,70 milles ? Rien n’est moins sûr car les solitaires vont évoluer très vent arrière mais il semble probable, à date, d’envisager les arrivées des leaders aux Sables d’Olonne avant même la fin du week-end. Tout dépendra en fait du scénario de la fin du parcours. Evidemment, à un moment, il faudra bien que les marins redescendent au sud de la dorsale. Petit hic : cela ne s’annonce pas si simple. A tout le moins pour les bateaux du groupe de tête qui pourraient en effet connaitre une journée un peu délicate, ce dimanche 11 août. La donne pourrait, heureusement, être plus « facile » pour les autres qui devraient, en principe, conserver de la pression jusqu’au bout. Tout cela reste cependant à prendre avec des pincettes car la situation a encore le temps de grandement évoluer d’ici là.