
Comme attendu, après avoir progressé à toutes petites vitesses hier, et même franchement au ralenti la nuit dernière, la majorité des concurrents de la Les Sables - Les Açores - Les Sables sont à présent sortis de la dorsale et évoluent au portant, propulsés par un flux d’ouest sud-ouest soufflant entre 15 et 20 noeuds. Les plus rapides filent à plus de 15 noeuds et devraient continuer de tenir d’impressionnantes moyennes lors des prochaines 24-36 heures avant d'être imités, à partir de ce soir, par leurs concurrents toujours englués dans la molle ce mercredi.
Après avoir bataillé dans les petits airs de la dorsale qui leur barrait la route dans cette deuxième étape, les leaders de la flotte de la Les Sables - Les Açores - Les Sables ont donc, comme prévu, récupéré un vent de secteur ouest sud-ouest consistant. Depuis le milieu de la nuit dernière, ils ont ainsi nettement passé la surmultipliée. Flashée à près de 16 noeuds, Caroline Boule (1067 - Nicomatic) est la plus rapide de la flotte ce mercredi à la mi-journée mais la navigatrice, qui menait la danse hier avec près de 25 milles d’avance sur Alexandre Demange (1048 - DMG MORI Sailing Academy 2) et Romain Van Enis (969 - Be Sailing), leur a cédé les commandes aux environs de 20 heures, hier soir. Les deux leaders au classement général de l’épreuve après la première étape ont en effet particulièrement bien négocié le passage de la crête barométrique et ont profité de l’occasion pour faire un joli break sur la plupart de leurs adversaires. Idem mais dans une moindre mesure pour Joshua Schopfer (1028 - Mingulay) en bateaux de Série. Ce dernier devance désormais le trio Antonin Chapot (1043 - Bip Bip) - Deniz Bagci (968 - Cartoffset) - Quentin Mocudet (986 - Ascodal / Saveurs & Délices) d’une douzaine de milles, et de plus de 100 milles une large partie de ses rivaux. Des rivaux qui, pour nombre d’entre eux, sont aujourd’hui toujours en proie à la pétole mais qui commencent à voir le bout du tunnel. « La zone de molle descend vers le sud mais ce soir, tout le monde aura de la pression », assure Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve.
Limiter les figures de style
Dans ce contexte, les prochaines 24-36 heures promettent d’être rapides pour l’ensemble des Ministes qui vont donc se régaler au portant mais vont toutefois devoir faire attention aux sorties de pistes pour ne rien casser. Certains déplorent d’ailleurs déjà quelques « bobos », à l’image de Mathilde Vaudelet (796 - Minimalist - La Voix de l’Enfant) dont le spi max est déchiré ou de Victor Sename (891 - Moana) et de Quentin Debois (879 - Les Poupoules), tous les deux confrontés à un problème de ferrure d’étai. Quid de la suite ? La tendance se confirme pour le groupe de tête. Pour lui, la situation va théoriquement se compliquer à partir de vendredi soir. « Ils vont en effet devoir retraverser une petite dorsale », explique Christian Dumard. En clair, les cartes sont susceptibles d’être redistribuées dans les derniers milles, entre la pointe Bretagne et la Vendée. La bonne nouvelle, en tous les cas, c’est que si les premiers promettent d’être de nouveau bien ralentis, les retardataires, eux, devraient terminer l’étape avec un vent d’ouest relativement soutenu, ce qui aura pour effet de resserrer les troupes et donc de limiter les écarts au moment des arrivées. A date, celles-ci sont toujours envisagées dans la journée de dimanche pour les chefs de file.