
Elle était magnifique cette medal race, dernière manche qui clôt la compétition en dériveur double mixte.?Camille Lecointre, double médaillée de bronze à Rio et Tokyo, et Jérémie Mion, Champion du Monde en 2018, qui occupaient la 7è place au classement général provisoire la veille, ne pouvaient espérer monter sur le podium. Toutefois ils ont tout donné pour courir une medal race historique... Ils l’ont remportée haut la main devant les médaillés. Cette victoire à domicile leur permet de figurer à la 6è place du classement définitif. L’Autriche remporte la médaille d’or, suivie par le Japon, la Suède, l’Espagne et le Portugal.
Medal race, quesaco
En dériveur Olympique, la course finale se nomme medal race, la « course des médailles ». Seuls les dix premiers des 10 courses qualificatives y participent. Les points s’additionnent aux points cumulés sur les 10 courses précédentes mais les points d’une medal race comptent double. A l’inverse d’autres sports, comme les sports collectifs, il ne suffit pas de remporter la finale pour remporter l’épreuve. C’est une sorte de « contrôle continu » sur plusieurs jours avec une dernière course avec un coefficient 2.
« C'est vraiment un plaisir de finir comme ça parce que nous avions un goût amer (après les qualifications ndlr).?finir sur cette victoire, montre que l’on a le niveau et nous rentrerons avec le sourire ce soir. On avait à coeur de bien faire sur cette Medal Race, pour nous et pour nos proches qui sont là. C’'est un peu notre petit lot de consolation. Ça ne gommera pas le fait de repartir sans médaille, la déception est toujours là, mais c'est déjà ça. Après, il est encore un peu tôt pour faire le bilan de la compétition. Il y a certainement plusieurs facteurs qui expliquent pourquoi nous ne sommes pas médaillés aujourd’hui. Il faudra bien y réfléchir pour que ça serve aux futures générations, à ceux qui continueront, à notre staff."
Jérémie : « C’est bien de finir sur une bonne note mais c’est pour nous une modal race de plus, c’est un exercice que l’on adore. Aujourd'hui on a pris un très bon départ, on a été dans le coup niveau stratégie, sur une course au format particulièrement, plus court. La vitesse était quand même là cette semaine, c'était plutôt tactiquement que ça a été compliqué. On termine la compétition sur une bonne note, c’était important pour nous, de finir avec une belle place au classement. On a fait des trucs magnifiques sur la préparation Olympique avec Camille. Toute cette saison-là, la saison d'avant, notre podium pour notre premier mondial ; tous ces moments-là, je ne les oublie pas. »
Retour sur une semaine d’épreuves?
Jour 1 : « Cela faisait un moment que l'on piétinait d'impatience » commentait Camille à l’issue de la première journée. Habitués à s’entraîner sur le plan d’eau quelques jours avant le début des compétitions, les français n’en avaient pas eu l’autorisation à Marseille. Eux qui avaient besoin de sentir le plan d’eau se sont brutalement retrouvés sur la première course. " Nous sommes bien remontés à chaque fois parce que nous avons fait des mauvais passages. » précisait Jérémie. Ils pointaient à la 10è place après deux courses.??
Jour 2 : C’est encore une journée façon "montagnes russes. » La 4è place dans la 2è course du jour leur permet de conclure la journée par une 8è place au classement général provisoire. L'équipage japonais conserve le leadership devant les équipages autrichien et suédois.
??Jour 3 : " Les petits airs, ça joue sur les nerfs. Dans ces conditions il faut vraiment avoir les nerfs solides. Nous avions, en plus, beaucoup de vagues, de la houle, du clapot, c'était vraiment le chantier. » commentait Camille. La réussite était là. Avec deux courses en 5è position, Camille et Jérémie remontent en 5è position au classement général.
Jour 4 : le départ est donné pour une course, finalement annulée, faute de vent stable ; de quoi faire bondir le duo tricolore, alors très bien placé, tandis que certains de ses principaux concurrents l'étaient moins. Tout pouvait se jouer le lendemain à condition de rattraper l’une des courses annulées.
Jour 5 : la déception... La flotte des 470 n'aura couru que deux courses. La troisième, annulée, était pourtant la clé pour espérer réduire l'écart en points sur les leaders et s'octroyer une chance de remporter une médaille.
??Jour 7 : après une journée blanche faute de vent, les dix premiers prennent le départ de la medal race peu après midi. Le duo tricolore, soutenu par des supporters français aussi présents qu’enthousiastes, fait une démonstration magistrale de son talent et s’empare du leadership très rapidement pour ne plus le quitter. Camille et Jérémie remportent la medal race devant les japonais et se placent 6è de ces Jeux, les quatrièmes pour Camille, les troisièmes pour Jérémie.