
Antonin Chapot, Cédric Marc et Blaise Ribon avaient frappé un grand coup lors de la première étape de la Les Sables – Les Açores – Les Sables en décrochant les trois premières places avec une avance conséquente sur le reste du peloton, déjouant, au passage, certains pronostics. Ils ont confirmé avec force et panache qu’ils étaient bel et bien à leur place aux avant-postes lors de l’étape retour. Tous les trois dans les sept premiers aux Sables d’Olonne, ils se partagent finalement le podium au classement général de l’épreuve des bateaux de Série, exactement dans le même ordre qu’à Horta.
« Cette deuxième étape a été plus dure que la première. Elle a été moins linéaire. On s’est pris trois fronts, deux dorsales, la dépression ibérique que personne n’attendait… Ça a été très complexe », a commenté Antonin Chapot (1043 – Bip Bip) à son arrivée à Port Olona, ce lundi après-midi. De fait, ce second round de la Les Sables – Les Açores – Les Sables s’est révélé complet et il a logiquement généré des écarts importants au sein de la flotte. Une flotte qui s’est éclatée dès la sortie de l’archipel portugais mais au sein de laquelle les leaders au classement après le premier acte n’ont pas failli, bien au contraire. « Je suis parti dans le bon groupe dès le début. Ça a fait la différence car ensuite je me suis tout de suite retrouvé bien placé. L’enchaînement s’est alors fait naturellement. Ça a toutefois été un peu dur de suivre Joshua (Schopfer) et Quentin (Mocudet) qui étaient pas mal à l’attaque, surtout sur la fin quand ils sont partis plus au nord », a détaillé le navigateur qui s’était imposé magistralement à Horta avec une avance de plus de 13 heures sur son dauphin, mais qui préférait malgré tout garder la tête froide plutôt que de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
L’art de bien gérer son effort
« A l’aller, je me suis senti tout de suite à l’aise. Au retour, j’ai eu plus de mal à me mettre dedans mais assez vite les automatismes sont quand même revenus. Ça m’a prouvé que je pouvais me battre avec les meilleurs et les plus rapides du circuit. Cela n’avait pas forcément été le cas sur les régates du début de saison », s’est réjoui le Centralien qui a donc confirmé son aisance sur des formats de course hauturiers, tout comme ses deux comparses. « Deux podiums en deux étapes, c’est assez incroyable ! Cela concrétise sept-huit mois de travail intensif d’entraînement et de préparation. C’est vraiment trop cool ! La Les Sables – Les Açores – Les Sables n’est assurément pas une épreuve où l’on peut s’en sortir avec la vitesse comme sur les autres épreuves, plus côtières. Le côté gestion de course est beaucoup plus complexe. Il faut savoir quand accélérer et quand temporiser. En somme, il faut savoir bien gérer son effort et c’est une chose que j’ai bien maîtrisé », a souligné le skipper de Bib Bip qui rafle donc la mise (avant jury) avec une avance de plus de 16 heures sur Cédric Marc, puis près de 19 heures sur Blaise Ribon. « Sur cette deuxième étape, je n’ai jamais vu personne à l’AIS. J’ai fait mes choix sans être sûr que c’étaient les bons. Je me suis rendu compte à l’arrivée, lorsque l’on s’est tous recroisés, que j’étais 6e alors que je ne pensais vraiment pas être là du tout. Ca a été une super surprise. Ensuite, je n’ai rien lâché jusqu’au bout et ça payé ! », a relaté le skipper de Casper qui a, de fait, parfaitement géré sa stratégie mais aussi les surfs endiablés dans le vent fort, faisant alors, lui aussi, preuve d’une belle maîtrise au large.
Des confirmations et des révélations
« C’est merveilleux de terminer sur le podium au classement général. Je partais sur ce projet et sur cette course sans grandes ambitions. Ce résultat, je n’aurais même pas osé le rêver ! Ce n’est que du bonheur ! », s’est réjouit le skipper de Casper avec un enthousiasme similaire à celui de Blaise Ribon, indiscutablement l’une des belles révélations de cette 10e édition lui aussi. « J’avais pris le départ de la première étape avec beaucoup d’appréhensions et celui de la deuxième avec beaucoup d’espoirs. Je savais que j’étais capable de bien faire avancer le bateau et surtout qu’au niveau météo j’arrivais plutôt à bien comprendre. Malheureusement, j’ai rapidement explosé mon spi max. Dès lors, j’ai dû adapter ma stratégie, faire une trajectoire plus directe pour garder l’avantage », a indiqué le marin, ravi de sa première expérience au large en solitaire, tout comme la plupart de ses concurrents. Des concurrents qui auront découvert à quel point ils étaient capables de repousser leurs limites