
La Solitaire du Figaro Paprec s’élance dimanche depuis Rouen, en Normandie. Le skipper finistérien Martin Le Pape est sur la ligne de départ pour porter les couleurs de la fondation DEMAIN. Il a passé les deux dernières années loin du circuit Figaro pour naviguer en IMOCA et en Class40 et revient en 2024 avec un objectif clair : le podium. « Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire avec La Solitaire » explique celui qui veut occuper les toutes premières places.
Quel est ton état d’esprit à quelques jours du départ de La Solitaire ?C’est un retour après deux ans d’absence sur le circuit Figaro. J’ai voulu faire les choses bien en navigant sur l’ensemble des épreuves proposées par la classe. Je pense que j’ai bien travaillé. Aujourd’hui, à cinq jours du départ de La Solitaire, j’ai confiance dans ma préparation. Que ça soit techniquement, physiquement et même mentalement. Un retour, c’est toujours difficile parce qu’on a oublié des choses. C’est une classe tellement exigeante que ça se joue sur des détails. Seul le marin fait la différence donc techniquement, il n’y a pas grand-chose à faire. Il faut être prêt.C’est difficile de revenir sur ce circuit ?Les autres sont au taquet depuis deux, trois, quatre ans. Il faut reprendre ses marques, on est un peu rouillé. On dit que le Figaro, ça ne s’oublie pas mais c’est faux, ça s’oublie. Il faut rattraper le retard même si j’ai fait d’autres choses et du plus gros bateau. Ça m’a appris autre chose et j’espère que ça me servira. Ça n’est jamais facile de revenir. Il faut beaucoup naviguer et c’est ce que j’ai fait cette année.Pourquoi avoir choisi de revenir sur La Solitaire ?J’ai le sentiment de ne pas avoir fini d’écrire cette histoire avec La Solitaire. Je n’ai pas réussi à accrocher un podium. J’ai fait deux top 10, ça montre que j’ai le niveau de jeu pour être au top mais jamais de podium. C’est ce que j’ai envie d’aller chercher cette année. Je trouve que c’est une belle course. Aucune course n’a un niveau de jeu aussi important et une concurrence aussi rude. Cette compétition à armes égales m’a manquée et c’est ce que je suis venu chercher aujourd’hui.
Tu es satisfait de ce début de saison ?J’ai une petite frustration parce que je n’ai pas eu de podium mais j’ai montré que j’étais présent sur toutes les épreuves. Je suis content d’avoir augmenté mon niveau de jeu. J’ai augmenté mes performances. C’était ça la difficulté de la reprise, d’arrive à La Solitaire avec toutes les cases de cochées. Aujourd’hui, c’est le cas. Je suis très confiant et je suis là où je voulais être. J’ai réussi à muscler mon fond de jeu pendant ce début de saison.En quoi cette édition est-elle particulière pour toi ?La difficulté est de placer le curseur de la prise de risque. Je ne cherche pas à faire un top 10 cette année, ça ne m’intéresse pas beaucoup. L’objectif, c’est d’aller accrocher un podium. Je suis capable de prendre plus de risques que les autres années. J’ai la ferme intention d’être un leader. Un leader, c’est quelqu’un qui prend les décisions en premier et qui impose son rythme dès le début. Il faut savoir prendre des risques au bon moment et ne pas se griller dès le départ. Je ne suis pas quelqu’un qui va prendre des options radicales. Ce sont des petites options, assez décalées, qui peuvent payer. Ça n’est pas dans mon ADN de rompre le contact, de prendre des risques mais il faut savoir le faire pour gagner La Solitaire. Aujourd’hui, je suis prêt à le faire, sans doute plus que les autres années. Je suis plus libéré, plus sûr de mes choix. En termes de météo, stratégie, gestion de course, je fais partie des meilleurs. Je pense que mes choix d’options peuvent être suivis par les autres favoris. Je suis assez confiant sur ma capacité d’analyse et mes prises de décisions.