Et si, dans le rang de vos bonnes résolutions, vous inscriviez : être heureux dans la vie comme l’est Guirec Soudée à bord de Freelance.com ? Le skipper de 32 ans continue en tout cas de progresser dans les mers du Sud. Et il y a dans ses mots, malgré les épreuves et les difficultés à surpasser, l’idée d’un enthousiasme qui résiste à tout. « Tout roule, j’ai la patate ! » confiait-il ce jeudi matin. « Dans le Pacifique, les conditions sont plus confortables avec un vent assez régulier, une mer plus plate, ça fait du bien de prendre soin de soi et du bateau » ajoutait-il lundi dernier.
Cette semaine, Guirec a enfin pu se confronter avec d’autres concurrents. Longtemps seul, il a navigué à vue avec plusieurs marins, dont Arnaud Boissières et Éric Bellion avec qui il était côte-à-côte au moment de Noël. Le skipper de Freelance.com a pu montrer toutes ses qualités de régatier tout en continuant à avancer au cœur du Pacifique. Compétiteur acharné, Guirec a néanmoins été légèrement distancé durant le week-end.
Des problèmes de voile et des icebergs sur la route
Alors que les conditions étaient plus légères, il pouvait moins tirer son épingle du jeu. En cause ? Le manque de deux de ses voiles principales, le J2 et surtout le gennaker, dont il n’a plus l’usage depuis l’océan Indien. Il n’empêche, le marin a profité de l’accalmie pour réparer le point d’écoute de J2 ce week-end. « Mes adversaires m’ont laissé un peu tout seul derrière à cause de mes petits soucis de voile », disait-il lundi dernier. Par ailleurs, il attend encore d’avoir des conditions plus clémentes pour sécuriser le bateau et dérouler le gennaker sur le pont. Mais le match avec ses rivaux n’est pas terminé puisqu’il n’y a que 130 milles d’écart entre lui (28e) et Tanguy Le Turquais (21e).
En mer, les soucis s’anticipent, se réfléchissent et Guirec sait qu’il faut être vigilant en toutes circonstances. Le même état d’esprit l’a poussé à être très prudent depuis quelques heures et à modifier sa route. En cause ? Des icebergs « assez balèzes » qu’il a repérés comme certains autres skippers. « Je suis assez focus sur mon radar et ma cartographie », assurait-il mercredi. « Il y a des copains qui ont envoyé une photo d’iceberg, précise-t-il ce matin. J’avançais à 18-20 nœuds avec des pointes au-dessus donc j’ai ralenti la cadence. C’est un peu stressant quand même ! » Guirec sait les dommages que ça peut entraîner en cas de collision : il l’a lui-même vécu pendant son premier tour du monde avec Monique. « Je me suis déjà pris de la glace à 4 à 5 nœuds avec un bateau en acier et ce n’était pas très agréable. Alors avec un bateau en carbone, je préfère ne pas y penser ! » Pour y faire face, il sort « toutes les 20 minutes à l’extérieur ». Cela lui permet aussi de contempler le panorama marin et de « bien voir l’horizon », une petite satisfaction en soi dans son quotidien.
« J’ai la grande forme, je suis hyper heureux d’être ici ! »
Car Guirec continue donc de profiter, de prendre tous les petits moments de joie de son tour du monde et de les garder précieusement en mémoire. Lundi, lors d’une émission de télé, il a pu échanger avec Roland Jourdain avec qui il avait disputé une Transat Jacque Vabre (20es en 2023). « Le scénario du film te plait dans ce Vendée Globe ou tu veux changer de chaîne » lui demande ‘Bilou’. « J’ai la grande forme, je suis hyper heureux d’être ici. Je n’en reviens pas de notre vitesse : on a fait plus d’un demi-tour du monde en près de 50 jours. C’est hallucinant ! Je profite de chaque seconde, je sais qu’il va encore se passer plein de choses ! »
Ce bonheur, Guirec l’a communiqué le 1er janvier en souhaitant une bonne année avec cotillons, nœud papillon doré et sourire en bandoulière. « C’est la teuf à bord de Freelance.com, s’amuse-t-il. Je vous souhaite une super année et plein d’aventures ! » La sienne continue : alors qu’il se rapproche du point Nemo – le point le plus éloigné de toute terre – Guirec continue de progresser vers le mythique cap Horn. sienne continue : alors qu’il se rapproche du point Nemo – le point le plus éloigné de toute terre – Guirec continue de progresser vers le mythique cap Horn.
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