Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a adopté jeudi une loi locale instaurant une taxe sur les croisières touristiques dont devront s'acquitter les compagnies à chaque escale sur le territoire et qui devrait rapporter environ 6,6 millions d'euros par an.
Appliquée sur chaque passager, cette taxe vise à améliorer les infrastructures d'accueil, financer des actions de promotion touristique à l'international et soutenir la reprise d'un secteur touché par la fermeture d'escales emblématiques, comme l'île des Pins.
Son produit sera réparti entre le port autonome (20%) et l'organisme Nouvelle-Calédonie Tourisme (20%), qui assure la promotion touristique de l'archipel français du Pacifique. Les 60% restants seront alloués à un fonds dédié au développement et à la promotion du tourisme de croisière.
Les élus se sont tous prononcés en faveur de cette nouvelle taxe, sur laquelle travaille depuis plusieurs années le gouvernement néo-calédonien. Mais sa répartition a suscité des divisions au sein de l'assemblé locale.
Philippe Gomès, du parti Calédonie ensemble, a estimé que les recettes devraient être affectées à la Nouvelle-Calédonie, dont la situation financière est particulièrement critique.
"Alors que le pays n'arrive plus à financer ses allocations logement, ses retraites ou son système de santé, on choisit d'affecter cette recette à des dépenses nouvelles plutôt qu'au sauvetage de l'existant", a-t-il regretté.
L'Eveil océanien a également dénoncé la répartition, au détriment d'une collectivité qui "s'endette pour tout le monde", sans en percevoir les fruits.
Omayra Naisseline, la rapporteure spéciale UC-FLNKS du texte, a au contraire défendu une répartition "juste, responsable et équilibrée", insistant sur le fait que la taxe ne devait pas être détournée de son objet premier: développer le tourisme de croisière.
"Ce fonds permet de répondre aux préoccupations environnementales soulevées par l'activité croisière, en particulier dans les îles", a-t-elle avancé.