
Depuis leur départ samedi des Sables d’Olonne dans des conditions estivales, les 27 Class40 engagés sur Les Sables - Horta - Les Sables offrent un spectacle de haute volée. Vent léger au passage du cap Finisterre, voile déchirée, dauphins à l’étrave... et désormais une glisse de rêve dans un flux soutenu : tous les ingrédients sont réunis pour une première étape pleine de rebondissements.
Après un début de course marqué par un passage délicat du cap Finisterre - vent faible et très changeant à la clé - la flotte est désormais étirée, mais toujours aussi compacte en tête. Moins de 10 milles séparent les dix premiers ! « Ce sont des écarts insignifiants », souligne Denis Hugues, directeur de course. « Les bateaux naviguent à vue. »
À l’avant du peloton, Eora mène la danse. À son bord, un duo franco-australien avec comme co-skipper Antoine Carpentier, vainqueur de l’édition 2021, bien décidé à jouer les premiers rôles :
« Quelle course ! On se régale à bord d’Eora. Nous avons encore été accompagnés par des dauphins toute la nuit, et hier après-midi, nous avons même eu la chance d’apercevoir une baleine. [...] La bagarre est belle avec deux équipages français, un Italien et un Espagnol... Qui a dit que la Class40 n’était pas internationale ? »
Les conditions sont idéales pour ces monocoques conçus pour le large : « de vraies luges », selon le skipper, qui savoure cette longue glissade au portant.
Derrière lui, la course bat son plein. Legallais, Seafrigo - Sogestran, VSF Sports et Maccaferri Futura sont au coude à coude dans un groupe de tête très dynamique.
« On est un petit groupe de quatre bateaux. Ça file sous spi ; on attend une transition pour passer sous gennaker. Tout va bien à bord », explique Fabien Delahaye, skipper de Legallais. « On n’a pas été très inspirés au Cap Finisterre, avec pas mal de manœuvres hier soir pour éviter d’entrer dans le DST. Maintenant, c’est un long bord vers les Açores. »
Sur VSF Sports, les Espagnols Pep Costa et Pablo Santurde confirment l’intensité de cette étape : « Depuis le passage du Cap Finisterre, on va tout droit vers les Açores. C’est intense. Il va falloir tenir. » Le duo est en confiance, malgré une nuit difficile : « Il fallait rester concentrés sur les réglages, avec un vent très changeant. On s’en sort bien, car on suit le plan que nous avions en tête. »
Au Nord de la flotte, Alternative Sailing / Constructions du Belon est deuxième malgré un léger contretemps. « Nous avons déchiré notre grand spi hier, ça nous a pénalisés, mais maintenant ça va un peu mieux », indique Guillaume Lhostis. Le duo a opté pour une trajectoire plus nord pour « ouvrir le jeu », dans une zone moins encombrée par le trafic de concurrents.
D’autres équipages tentent de recoller à la tête de flotte, comme Vogue avec un Crohn, actuellement autour de la 11e place : « On essaie de trouver les manettes pour rattraper les copains de devant... Ce n’est pas facile, ils vont vite ! », témoigne Pierre-Louis Attwell, qui navigue dans un petit groupe de poursuivants. « Le contournement du Cap Finisterre n’a pas été simple avec des zones de vent faible. »
À l’arrière, les conditions sont plus capricieuses. Certains bateaux sont encore au large du cap Finisterre et accusent un retard significatif. C’est le cas de ESATCO, qui a fait le choix de contourner le DST par le nord : « Il n’y avait pas de vent au sud, nous ne pouvions pas y aller », explique Nicolas Guibal. « On a pris un peu de retard, mais on retouche du vent après une journée d’hier qui a été un peu longue. »
Alors que les conditions devraient rester stables et soutenues dans les prochaines heures, la flotte devrait continuer de progresser rapidement vers l’archipel des Açores. Les premiers bateaux sont attendus jeudi matin à Horta. Et à ce rythme, les écarts risquent de rester minimes jusqu’au bout.