L’été dernier, des milliers de poissons avaient été retrouvés sans vie sur plus de dix kilomètres de l’Ill, entre Colmar et Illhaeusern. Quatre mois plus tard, la fédération de pêche du Haut-Rhin dresse un constat alarmant : certaines espèces ont presque disparu du cours d’eau.
Une vaste opération de recensement, menée début octobre par pêche électrique, a permis de mesurer l’ampleur des dégâts. Les résultats, comparés aux données de 2024, révèlent un déséquilibre profond : seules subsistent désormais de petites espèces capables de survivre dans des eaux pauvres en oxygène, comme les gobies ou les silures. Les poissons plus exigeants, tels que le barbeau, le hotu ou le chevesne, ont pour la plupart disparu des zones les plus touchées.
Selon la fédération, l’origine du désastre remonterait à un violent orage survenu en juin. Les pluies auraient saturé les réseaux d’évacuation, entraînant un rejet massif dans la rivière et une chute brutale du taux d’oxygène, fatale à la faune aquatique.
Si certaines zones commencent lentement à se repeupler, la diversité piscicole reste gravement compromise autour de Colmar. Une enquête est toujours en cours pour identifier les causes précises de cette pollution et les responsabilités dans cette hécatombe écologique.