
5120 milles théoriques, soit 9482 kilomètres sur la route la plus courte entre La Réunion et Sydney, l’océan Indien puis une entrée dans l’océan Pacifique avec la promesse de passer un long moment dans les mers du sud pour y affronter les trains de dépressions qui circulent d’ouest en est et la longue houle qu’ils génèrent, tel était le défi à relever.
Partis dans un petit temps, à petit tempo puisqu’une barrière anticyclonique fit obstacle aux concurrents pendant un peu plus de cinq jours, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont été les premiers à prendre le train des dépressions et à profiter de la houle qui optimise la vitesse... sauf lorsque l’océan devient haché. Sur ce long tronçon de navigation dans des latitudes très basses, le tandem a brillé, par sa maîtrise, la pertinence des choix météo et sa capacité à exploiter le plein potentiel du Class40 Crédit Mutuel, mais sans jamais prendre de risques inutiles, conformément à l’appréciation du skipper, qui s’astreint à considérer ce tour du monde comme un marathon tout au long duquel il convient de prévenir les gros problèmes techniques... comme ceux rencontrés malheureusement par l’équipe allemande de Next Generation Boating Around the World, contrainte à abandonner l’étape pour des problèmes de gréement.
Dans ce contexte, poussé par les vents constants et quatre dépressions successives, le Class40 Crédit Mutuel a englouti les milles comme cela n’est sans doute jamais arrivé dans la catégorie des monocoques de 40 pieds.
400 milles par jour pendant 4 jours !
Entre la longitude de l’est des îles Kerguelen, bastion français du bout du monde, et l’est de King Island, la porte d’entrée du détroit de Bass, qui sépare l’île-continent de la Tasmanie, le Class40 Crédit Mutuel a parcouru 3473 milles théoriques sur 10 jours et 4 heures, soit une vitesse moyenne théorique de 14,23 nœuds. L’analyse prochaine des relevés de l’ordinateur de bord donnera probablement une vitesse réelle bien supérieure. Dans le détail, du 3 au 7 décembre, le duo a progressé de 400 milles en moyenne chaque jour et, sur 24 heures, entre le 6 décembre 1h45 et le 7 décembre même heure, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont parcouru 410 milles, soit une vitesse de 17,08 nœuds théoriques. Époustouflant.
Le troisième volet de cette course a débuté entre l’île-continent et la Tasmanie, dans le détroit de Bass, où les vents faiblissants, notamment grâce ou à cause des reliefs, ont ralenti le tempo effréné. Dans le petit temps, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont mené leur monocoque avec précision jusqu’à la ligne d’arrivée, franchie ce vendredi 12 décembre à 14h53 (heure locale) / 04h53 (heure française) avec une marge très confortable sur leurs poursuivants.
Cette troisième victoire permet donc à Ian Lipinski et son équipe de recoller au classement général. L’étape La Réunion-Sydney, sanctionnée d’un coefficient 2, permet au Team Crédit Mutuel de prendre la 2e place du classement général avec 12,5 points, soit 2 points de retard sur le leader, Belgium Ocean Racing (10,5 points).
La 4e étape mènera la flotte de Sydney à Valparaiso (Chili) pour une traversée très vraisemblablement débridée à travers l’océan Pacifique. Le départ sera donné le 1er janvier.
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