
Partout la colère gronde. Les sénateurs s’en mêlent, les bretons exacerbent haut et fort leurs revendications régionales et les corses croient encore à la réouverture des rivages et à l’arrivée des premiers touristes. Pour d’autres, politiques ou non, il est trop tôt voire incongru de jaboter et d’évoquer le surf, les balades en bord de mer, les sorties en bateau ou les pâtés de sable alors que plusieurs milliers d’hommes et de femmes luttent encore pour leur survie (ou celle des autres) face à ce maudit Covid-19. Mais dans cette période d’incertitude et de doute, il est fort intéressant d’observer la passion des français par la mer et son littoral. Une révélation soudaine ? Pas sûr car la Grande bleue demeure l’un des derniers espaces de liberté au même titre que la montagne et certaines campagnes françaises.
Les déclarations récentes du Premier Ministre et surtout celles de Christophe Castaner, Ministre de l'Intérieur lèvent certaines ambiguïtés : les maires pourront ouvrir les plages en accord avec les préfets sur la base d’un plan adapté. Mais on sait qu’une longue période de transition va débuter ce lundi 11 mai pour les amoureux de la mer, de la plage et des sports nautiques. Ces textes officiels qui pourront varier d’une région à une autre en fonction des décisions officielles et de l’évolution de la crise sanitaire, ne règleront pas, pour le moment, l’épineux problème des grandes manifestations nautiques de la rentrée. On pense bien sûr au Vendée Globe dont le départ sera donné officiellement le 8 novembre prochain aux Sables d’Olonne. Une trentaine de marins s’y préparent activement depuis plusieurs mois. Une course au large mythique qui devrait attirer près d’un million de spectateurs entre la date d’ouverture du village mi-octobre et le coup de canon officiel. A cette date, on voit difficilement les autorités donner leur feu vert à la tenue d’un événement rassemblant autant de monde. D’après plusieurs bruits de ponton, l’organisation du Vendée Globe se refuserait à donner un départ à huis clos : « ce sera avec du public » ! Comme nous, les 34 candidats au tour du monde en solitaire espèrent reprendre le large très vite. Au même titre que ces millions de français qui rêvent (modestement) de "fouler le sable des plages" du littoral dès ce lundi 11 mai.