
Il est champion de France de Course au Large en titre, et on le compare à Desjoyeaux, Le Cléac’h ou Gabart. Il était d’ailleurs le co-skipper de ce dernier sur le trimaran Ultim SVR-Lazartigue lors de la Transat Jacques Vabre. A seulement 24 ans, si Tom Laperche a crevé l’écran en 2021, il ne compte pas en rester là. Il aimerait bien, 30 ans exactement après un certain Michel Desjoyeaux, inscrire son nom au palmarès de la Solitaire du Figaro. Rendez-vous est pris fin août à Nantes pour le départ.

Lui était déjà plus âgé, au début des années 2000, lorsqu’on l’a connu, construisant dans un hangar à la sortie de Lunel, le Tip-Top 650 qu’il avait lui-même dessiné et qu’il mènera personnellement et brillamment sur l’eau. Sans jamais remiser son ciré, il a continué à dessiner des bateaux à succès, notamment des Class 40. En 2020, l’Imoca ‘L’Occitane’ d’Armel Tripon impressionne tout le monde. Début 2022, sera présenté le très attendu Bénéteau First 36. En juin, sera mis à l’eau le nouveau 60 pieds Charal 2 de Jérémie Beyou. Ce ne sont rien moins que le leader mondial de la plaisance et l’un des grands favoris du prochain Vendée Globe qui font ainsi confiance au patient et discret Sam Manuard : la confirmation, à 50 ans, d’un immense talent.
La construction du Manta, son quadrimaran révolutionnaire, qui a l’ambition de prendre une part significative dans le nettoyage des océans pollués par nos plastiques, doit débuter en 2022. Coureur au large et aventurier il a créé The Sea Cleaners en 2016, horrifié des quantités exponentielles de plastique rencontrées en mer. Puisse cette année voir le projet philanthropique d’Yvan Bourgnon voir le jour, et surtout, qu’à très court terme, nos sociétés réduisent drastiquement leur usage du plastique, afin de régler le problème en amont.

Après un Nautic 2021 posant plus de questions existentielles que ne donnant de réponses, et un Boot Düsseldorf 2022 annulé à moins d’un mois de son ouverture à la suite des nouvelles restrictions sanitaires prises par l’Allemagne, ce sera LE rendez-vous à ne pas manquer en 2022. Salon de plein air correspondant avec l’arrivée du printemps, en passionnés de multicoque nous faisons le pari que l’International Multihull Show imaginé par Fred Morvant et Philippe Michel aura bien lieu à La Grande Motte du 20 au 24 avril. Après que ce fichu virus nous ait privé de deux éditions, c’est une vraie bouffée d’air frais dont nous avons tous grand besoin.

Où seront-ils à cette date Romain Pilliard, Alex Pella d’un côté, Yann Guichard, Dona Bertarelli et leurs équipiers de l’autre ? Tous sont en stand-by depuis la fin 2021, dans l’attente d’une fenêtre météo enfin favorable pour s’élancer autour du monde. Les premiers, sur l’ancien trimaran d’Ellen McArthur, rebaptisé Use it Again, affronteront l’immense challenge d’être les premiers à le réaliser « à l’envers » et en multicoque. Seulement 5 marins l’ont réalisé, en monocoque, à ce jour, de Joshua Slocum à Jean-Luc Van den Heede. Les seconds s’attaquent au Trophée Jules Verne et au temps record établi par Francis Joyon et ses hommes, soit 40 jours et 23 heures, dans le bon sens cette fois. Ils ne seront pas moins de onze à bord du trimaran géant Sprindrift, rebaptisé 30 x 30 - Sails of Change, pour y parvenir.

Enfin notre dernière personnalité est une association. Créée en 1981, l’Association des Voiliers en Polynésie - AVP a connu une croissance exponentielle d’adhésions ces dernières années, passant de 45 membres en 2017, à plus de 300 actuellement. Si la convivialité, l’échange d’informations et l’entraide sont à l’origine et toujours au cœur de ses activités, les plaisanciers du Fenua ont le blues et s’organisent pour tenir. En effet, avec les dernières restrictions draconiennes de mouillage (pas plus de 10 voiliers à Moorea, pas plus de 72 heures à Huahine…), la réduction de la durée d’importation temporaire avant taxation dite de « Papeetisation », tensions sur certains mouillages avec les riverains, les lagons ont des bleus à l’âme, et les voiliers présents de plus en plus l’impression de servir de bouc-émissaires. La préservation de cet espace naturel merveilleux est bien sûr indispensable, mais l’éloignement de la Polynésie la préserve d’un tourisme nautique de masse, alors un peu de pondération dans les décisions est attendue en 2022. Puisse cette destination de rêve qui nourrit depuis des générations notre envie de naviguer, continue d’exister.