Halte à l'orque : une coupable inaction, quatrième partie

Culture nautique

De nombreux groupes de travail et d’ONG se sont accaparés le monopole de l’explication, des recommandations et de la communication en cas « d’interactions entre les orques et les hommes », comme ils l'écrivent dans leur magnifique style novlangue.

De nombreux groupes de travail et d’ONG se sont accaparés le monopole de l’explication, des recommandations et de la communication en cas « d’interactions entre les orques et les hommes », comme ils l'écrivent dans leur magnifique style novlangue.

Orcinus est l’une d’entre ces organisations, financée par la Région de Galice, elle se définit comme « une application communautaire de science citoyenne, créée grâce à la collaboration entre deux ONG…. ». Nous y sommes abonnés. En quoi cette application utilise la méthode scientifique ?

Pour ce qui est du recueil des données elle ne l’utilise pas. J’ai indiqué l’attaque des orques quand nous étions au port de Sotogrande, en Méditerranée. Le site localise l’attaque d’orques dans ce port alors même que j’avais clairement indiqué les coordonnées géographiques dans le détroit, à 45 milles de là ..., vous pouvez aller vérifier sur le site. L’heure par contre est juste. PretAixte est crédité de 13 pieds de longueur au lieu de 42, etc, etc...

Au petit matin j’avais reçu sur mon portable par le biais d’Orcinus deux « widgets » indiquant une attaque d’orque sur notre position. Je pense que les deux pêcheurs dont on voyait les feux à proximité de la thonaire ont aisément compris ce qui se passait en voyant nos fusées dans la nuit. Ils ont probablement contacté l’agence qui, grâce à l’AIS et notre MMSI transmis par ces pêcheurs a pu connaitre mon numéro de téléphone et tenter de nous joindre. J’ai reçu un appel de Cadiz, le lundi à 16h30, le +34 956 790 150 qui s’est affiché ne répond toujours pas en dépit de mes nombreux appels.

La collecte des renseignements qui est censée être la base de cet observatoire est tout aussi peu scientifique. On ignore tout des attaques, des caractéristiques des bateaux (couleur d’anti fouling entre autres), des paramètres de navigation (moteur ? voile ?, les deux ? vitesse ?), et des actions entreprises pour échapper à ces animaux sauvages. Il n’y a donc aucune statistique fiable proposée sur qui est attaqué, dans quelles conditions, des moyens utilisés et de leur effet.

Les données collectées et transmises par Orcinus ne s’inscrivent donc pas dans une démarche scientifique de report, d’analyse et de transmissions des datas.

Pour ce qui est des causes et du risque des attaques, c’est encore pire.

Comment des biologistes qui n’ont toujours pas déterminé si les 9 sous espèces d’orques étaient génétiquement identiques, il s’agit là aussi de données brutes factuelles sur la base d’un rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, comment donc peuvent-ils échafauder des théories comportementalistes fumeuses qui n’ont en commun qu’un anthropomorphisme infantile ? Nous ne les énumèrerons pas, nous en avons été abreuvés. La dernière nouveauté est une « Gladys »  vengeresse : après Freud on fait dans l’Agatha Christie. On nous explique aussi que l’orque ne s’en prend pas à l’homme, cela nous rappelle cet aphorisme prêté un peu trop généreusement au commandant Cousteau : « Le requin n’attaque pas l’homme…. » C’est bien sûr faux, il y a eu des attaques référencées, et des humains gravement blessés ou tués par les orques, en captivité comme en liberté.

Il en est de même des préconisations de ces « groupes de recherche », en cas d’attaque du bateau sur lequel vous naviguez… mais visiblement pas eux. Ces conseils inondent les pages internet et les journaux. Elles sont placardées dans les marinas. Aucune de ces recommandations ne peut scientifiquement se valider. Citons, en vrac :

« Ne criez pas », « Ne vous affolez pas », « Ne jetez rien à l’eau pour ne pas exciter leur curiosité » ou au contraire « Distrayez les avec une gaffe »… Et si les cris ou un sifflet strident au contraire les éloignent ? Avez-vous essayé de crier messieurs les biologistes depuis vos bureaux de Cadiz, de Vigo, ou de France ?

« Affalez les voiles » : pourquoi ? Si comme ces « spécialistes » le suggèrent nous entrons sur leur territoire ne vaut-il pas mieux en sortir le plus vite ?

« Arrêtez le moteur », même commentaire en ce qui concerne le territoire, autant partir de la zone et vite. De plus si l’orque peut s’en prendre sans crainte à l’hélice arrêtée et au sail drive entrainant une voie d’eau fatale, autant que l’hélice qui tourne représente un danger pour lui et le dissuade de croquer l’embase !

« Arrêtez le sondeur »… et les cargos, et les pêcheurs, et les motor yachts, ils arrêtent leur sondeur eux qui ne sont pas attaqués ? Avez-vous prouvé que ces fréquences les attirent ou les excitent ?

« Contactez le 16 » Pourquoi le faire si le bateau est manœuvrant et à flot sans dommage apparent ?

Seules les recommandations de débrancher le pilote et de ne pas bloquer la barre se justifient en raison de la violence des coups sur le safran.

Ainsi, plusieurs sources fiables de renseignements indiquent que depuis 2020 plus de 400 voiliers sur les côtes ibériques, portugaises, dans le golfe de Gascogne ou en mer d’Iroise ont subi des dommages majeurs. Preuve que la politique iréniste inspirée de certains biologistes et des défendeurs des orques est magnifiquement inefficace voire délétère. Les ONG d’Orcinus, entre autres, s’arrogent une dictature morale qui gélifie toute réflexion raisonnable sur le sujet et le moyen de combattre ces attaques. C’est avant tout la protection de l’Orque agressive qui les inspire, pas celle de paisibles navigateurs à la voile. Un peu d’humilité ONG(s), vous ignorez beaucoup si ce n’est tout sur les causes des attaques et des remèdes pour éviter les destructions des bateaux.

Orcinus est un des organes de la propagande ennemie, elle, et d’autres groupes de « recherche » semblables, ont envahi et obscurcissent le paysage médiatique. Plutôt que de jouer au comportementaliste avec les orques, c’est le comportement de l’homme qui doit s’adapter. Il n’y a pas eu, fort heureusement d’incident mortel, cela viendra si rien n’est fait.  Cette inaction est coupable. Nous avons trop attendu pour réagir. Ne tendons plus le deuxième safran quand le premier est déjà mangé.

Nautisme Article

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Que peut-on faire ?

A suivre…

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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