
Ah qu’il est bon de rire parfois ! A priori le monde de la navigation n’est pas étranger à cette belle vérité et les marins prompts à apprécier la rigolade. De là à prétendre qu’en chaque plaisancier il y a un plaisantin qui sommeille…
Chaque milieu à ses propres codes et références. Le plus connu étant sans doute l’humour carabin, pour désigner les grivoiseries au goût douteux répandues dans les salles de garde des étudiants en médecine. Rien de tout cela dans la sphère marine, où la fantaisie prend bien souvent la forme de dictons comme dans l’implacable « Qui met le moteur est un petit joueur ». La plupart souligne le supposé penchant pour la bouteille des usagers de la mer : « Horizon pas net, reste à la buvette » ou « Qui écoute trop la météo, reste au bistrot » ou encore « Qui sort du troquet doit rester à quai » … On apprécie ici le bon sens populaire, jamais en retard en matière de prévention des risques.
Certaines personnalités bien trempées ont imposé leur gouaille au-delà des flots. En France, on pense par exemple au médiatique Olivier de Kersauzon à qui l’on doit l’indiscutable : « Un cachalot à tribord est prioritaire, à bâbord aussi » … La faune marine, les mouettes en particulier – volontiers rieuses - sont souvent l’objet d’adages irréfutables. « Quand les mouettes volent à reculons, rentre à la maison » ou encore « Quand les mouettes ont pied il est temps de virer » sont des classiques du genre. Parfois, une forme de poésie s’ajoute à la dérision : « Dans les supermarées, les mouettes font leurs courses dans les rayons du soleil ».
Humour Haddock

Un sondage relatif à la notoriété des marins réserverait assurément une place de choix au capitaine Archibald Haddock, aux côtés d’Éric Tabarly, de Jean Le Cam, de François Gabart, de Jacques Yves Cousteau ou de Popeye… La palme du plus amusant reviendrait certainement au personnage bourru et attachant issu de l’imaginaire d’Hergé. Ses saillies aussi érudites qu’insultantes sont entrées dans le patrimoine commun : « Bougre de phénomène de moule à gaufres de tonnerre de Brest » (Le trésor de Rackham le Rouge), « Espèce de loup-garou à la graisse de renoncule de mille sabords » (Tintin au Tibet) ou aussi « Simili-martien à la graisse de cabestan » (Vol 714 pour Sydney). *
On ne compte plus les blagues et les jeux de mots qui prennent l’univers marin pour référence : « Connaissez-vous la différence entre un charcutier et un marin ? Le charcutier voit le porc avant les côtes, le marin voit les côtes avant le port », « Que dit une pieuvre effrayée ? J’ai la chair de poulpe ». Ha ha, mais de là à se marrer comme des baleines…
*Merci au site Port d’attache.bzh