
Le principe

De base un pilote est constitué de 4 éléments : un compas électronique, une unité électronique, une unité de puissance et un capteur d’angles de barre (feedback). Le compas donne en permanence à l’unité électronique le cap suivi par le bateau. Lorsque le pilote est mis sur auto, l’unité électronique garde ce cap en mémoire. Si le bateau s’écarte de la route, la différence entre la valeur mémorisée et le nouveau cap est calculée par l’unité électronique qui envoie un ordre à l’unité de puissance qui commande le système qui actionne la barre pour remettre le bateau sur sa route programmée. Le capteur d’angle de barre qui mesure en permanence tout déplacement du safran envoie également une information à l’unité électronique (inverse de celle du compas) pour éviter que le bateau, lorsqu’il revient sur sa route, la dépasse pour ensuite revenir et engendrer ainsi un phénomène de lacet.
Les différents modèles
Il existe deux types de pilote : ceux dits de cockpit et les in-bord. Ce premier article est consacré aux modèles de cockpit.
Les pilotes de cockpit

L’un est conçu pour barre franche, l’autre pour barre à roue. Le pilote de cockpit pour barre franche est réservé aux petits et moyens bateaux (maximum 12 m) d’un poids maximum en charge de 7 tonnes suivant le modèle. Sur les nouvelles générations, il est possible de les interfacer à un GPS, à une girouette et à un bus (NMEA 0183 ou dédié). Le temps de réponse et la puissance sont suffisants pour barrer le bateau dans des conditions de temps moyen. Mais attention, ils ne sont pas conçus pour barrer le bateau par tout temps. Un pilote de cockpit doit être installé entre un point du cockpit et la barre franche. Les constructeurs ont fait en sorte que le montage puisse être réalisé sans difficulté par un plaisancier.

Le principe d’un pilote de cockpit pour barre à roue est identique à celui pour barre franche. La différence se situe au niveau de la commande de barre. Pour une barre franche, le vérin agit directement sur cette dernière par déplacement latéral. Sur une barre à roue, c’est un moteur qui assure sa rotation. Le seul point délicat est d’ôter la barre et de centrer la couronne sur celle-ci. L'embrayage du moteur se fait par une manette placée sur la couronne. Lorsque le pilote est débrayé, la barre retrouve sa sensibilité d'origine. Le compas, s’il n’est pas intégré au pilote, ce qui est le cas des nouvelles versions, doit être fixé sur une cloison verticale à un minimum de 80 cm du compas de route et loin de toute masse magnétique.
Pilote pour bateaux à moteur

Pour les hors-bord jusqu’à 9 m, c’est la même configuration et les mêmes éléments que pour les voiliers. Dans le cas d’une barre motorisée, on peut aller jusqu’à 11 mètres. Le compas, suivant les modèles, est séparé ou intégré au boîtier de commande. Ces modèles trouvent leur place sur des bateaux à commande de barre mécanique n’excédant pas 2200 kg. Pour les commandes hydrauliques, on peut aller jusqu’à 3500 kg. L’installation consiste à ôter le volant, à positionner l’unité de puissance sur le cône de barre et à replacer le volant. On trouve également des pilotes conçus pour les directions à câbles auxquelles est accolé un ensemble moteur plus embrayage. Pour installer un tel pilote, il faut vérifier avant d’entreprendre le montage, le dégagement derrière le volant, le diamètre du câble et le volant. Le dégagement derrière le volant doit être au minimum de 25 cm. Si ce n’est pas le cas, il faut placer des entretoises, voire déporter le moteur.

Le pilote de cockpit vu par Navico
Le groupe Navico sous la marque Simrad propose trois modèles de pilotes pour barre franche (TP-10, TP-22, TP-32). Le TP-10 est conçu pour des voiliers jusqu’à 10 mètres (3700 kg de déplacement), le TP-22 jusqu’à 11 mètres (5000 kg de déplacement) et le TP-32 jusqu’à 12 mètre (6300 kg de déplacement). Ils ont respectivement des poussées de 65 kg, 70 kg et 85 kg. Ces pilotes (TP-22 et TP-32) peuvent se transformer en conservateur d’allure en utilisant les données du vent reçues, via les interfaces SimNet, par exemple un capteur d’anémo-girouette ou NMEA 0183. Le mode NAV permet de contrôler le TP-32 via un récepteur GPS compatible (NMEA ou SimNet).

Pour les moteurs hors-bord nous trouvons chez Lowrance deux pilotes compatibles avec les écrans HDS série Gen-2, Gen-3 et Touch. Ils se connectent au réseau NMEA 2000. L’interface SmartSteer permet de choisir un mode de giration, de convertir une trace en route. Ils sont disponibles pour les directions hydrauliques ou à câbles pour des unités jusqu’à 9 mètres.